dimanche , 6 avril 2025

Cauet sur scène à Toulouse : Interview d’une graine de pitre

Cauet sur scène ! L'animateur tente pour la première fois un pari risqué avec un one man show ce soir à Toulouse, l'occasion de rajouter une ligne à son palmarès : Rencontre avec l'hybride cathodique.

C'est un homme qui rit, qui a rit et qui rira. Beaucoup. Toute sa vie. Sébastien Cauet en a fait son métier, composé de plusieurs aventures. Après la radio, la télé, le voilà en spectacle, sur scène, devant un public. Et, ce soir, à Toulouse.
Humain, il a sa part gamin et campagne, bras ouverts au monde façon « tout le monde soit s'amuser ». Personne n'y aurait pensé. Ou hésité à l'imaginer. Pourtant, c'est la suite logique de sa carrière. La ligne manquante. A la fois humoriste et comique, Cauet tente l'aventure pudiquement mais avec un maître mot : « Du plaisir ». Bordel, du « plaisir ». Explication.

Avant Toulouse, tu as débuté cette tournée, il y a quelques temps déjà, comment se passe cette rencontre avec le public sur scène ?
Cauet : C'est génial, je touche du bois. J'ai pris cette décision difficile de monter un spectacle et de partir en tournée de rodage. Je n'aime pas trop ce terme, mais il faut pourtant lui donner un nom. Et depuis le début, ça marche, ça plaît. Je vis un bonheur immense. Je suis incapable de le décrire. Incapable de dire quelle a été la meilleure date, la moins bonne. Je suis toujours accueilli avec passion, et ça me touche énormément. Surtout quand tu te mets à nu comme ça. Je remarque surtout que l'ambiance jusqu'à la fin reste extraordinaire. C'est toujours plus fort. J'avais envie d'un truc risqué, c'est chose faite.

Tu lances ton spectacle d'une manière spéciale. Peux-tu m'en dire plus ?

Ah oui ! Je commence toujours par un truc sur la ville où je suis. D'ailleurs, Toulouse prépare toi ! J'aime m'amuser de la ville, du quotidien des gens…J'aime ces trucs qui font rire de ville en ville. Je me renseigne avant…mais, il y a  toujours une histoire de tramway. Le tramway marche toujours, je ne sais pas pourquoi mais c'est une blague évocatrice pour toute les villes. Sinon, je prends des risques sur toutes les vannes. Je n'essaie pas de débiter ça de manière automatique. Au début, peut être un peu. Mais depuis, tout roule naturellement.

La relation avec le public est très importante dans ce genre de spectacle. Comment l'abordes-tu ?

C'était très écrit au départ. Mais au fil des spectacles, je m'en amuse. Il y a certes un ou deux moments sensibles, et il y a ces moments où je joue avec le public. Je ne me pose plus la question de savoir quand m'amuser avec eux. Ça vient naturellement. C'est toujours différent de spectacle en spectacle. C'est assez jouissif. Il faut prendre du plaisir dans les deux sens pour pouvoir être productif.

D'ailleurs, tu as un public assez éclectique.

C'est un spectacle pour tout âge. Il y a de tout. C'est toujours hallucinant. Il y a des groupes de filles venues entre copines, des mecs entre eux, des couples…Et voir tous ces gens s'amuser de mes vannes et même de mes moments persos, c'est vraiment hallucinant ! Les voir rire du décès surtout. Car, je fais un spectacle sur le décès parce que ça m'est arrivé, et ça m'a touché. Il y a toujours dans ces moments là des gens, tu ne sais pas pourquoi, ils essayent de trouver les mots mais ils te foutent encore plus au fond du seau. Faut arrêter de vouloir réconforter ! J'essaie d'en rigoler…tout ce qu'il y a dans le spectacle est vrai. Les bons, comme les mauvais moments.

Après les succès radios et télés, place à la scène. Ce spectacle est un cap difficile à franchir ? A quel moment as-tu fait le premier pas ?

J'ai d'abord tout fait à l'envers. Il y a 4 ans, j'avais réservé une salle à Paris . Je n'avais rien écrit, et c'était une erreur de prendre le problème à l'envers. J'aurais gâché ce moment. Il fallait que je sois sûr de ce que je voulais écrire. Ne pas me jeter comme ça sans rien à proposer. J'ai d'abord écrit de nouveaux personnages,  différents de ce que j'ai fait avant. Puis, il y a eu un déclic lors d'une émission de radio en Belgique où le public était venu en masse : entre 1500 et 2000 personnes. C'était hallucinant, le public est resté debout pendant 5 heures. En comptant les pubs et les morceaux. Je voulais donc leur offrir un spectacle où le public serait bien au chaud, le cul assis sur un fauteuil et n'aurait qu'à profiter.

Ce n'est pas la première fois qu'une de tes émissions en public cartonne .

C'est vrai avec NRJ, on a rempli des salles de 2000 personnes. Mais, tu sais, c'est très frustrant de devoir s’arrêter à cause d'une pub, d'un disque…C'est nouveau pour moi d'offrir un show complet où je joue, je chante, je danse..la totale quoi !

Le cap a été franchit désormais, mais le trac est encore là ?

J'offre quelque chose que je fais depuis longtemps. Être en public, j'en ai pris l'habitude et je me sens bien avec ça. Bien sûr, il y a un peu d'appréhension. Le trac, le vrai, est celui qui me fait dire « Est ce que je vais les faire rire ? » C'est le seul trac qui m'occupe. Me préoccupe.

On sent dans ta démarche quelque chose de profond, de personnel. Il te manquait quelque chose ?
Être moi. C'est moi. Naturellement moi. C'est une démarche personnelle. Différente de ce que je fais depuis longtemps. Je fais des sketchs sur une épicerie, sur la poste…mais jamais de politique. Je laisse ça aux autres. C'est un spectacle qui cherche juste à réunir. A amuser. Quitte à ce que le public paie le moins cher possible. Je retire 5 % pour offrir à des associations ou encore pour les gamins c'est moins cher. C'est difficile de se payer une place pour un spectacle. Et, comme je le veux populaire, je m'engage à ce que ceux qui rêvent d'y être y soient. Je reçois des messages de gamins qui souhaitent venir mais le prix est trop cher pour eux. Je cherche des solutions.

Maintenant que tu as un regard nouveau sur ce métier, peux-tu me dire quel comique te passionne sur scène ? T'a donné envie de suivre le chemin de la scène ?
J'aime les humoristes pour leur aisance scénique. Ceux qui sont heureux sur scène . Il y a de ça chez Gad ou chez le Bigard d'avant. On sent qu'ils sont heureux d'être là. Ils savent le plaisir qu'ils ont sur scène, le partagent, et ça se voit. Moi, j'ai ce plaisir, et je sens que le public répond positivement.

Les critiques, et beaucoup de personnes, ont dû avoir des mots forts sur ta présence sur scène. Ce regard te pèse ?
Tu sais, il y a trois types de gens. Ceux qui sont content de ton arrivée sur scène. Ceux qui t'attendent avec une Kalachnikov, avec une idée préconçue. Puis, ceux qui sont étonnés. C'est mon public préféré. On voit dans la salle, malgré le noir -qui n'existe pas tellement, d'ailleurs-, ceux qui sont venus pour faire plaisir à leur copine. Au début, ils sourient. Puis 10 minutes plus tard, ils rigolent un peu. Puis après une heure, ils sont mort de rire. Je les ai conquis et c'est ma meilleure récompense. C'est ceux qui m'apportent le plus.

C'est le public le plus exigeant ?
Je parle de ma femme et de mes enfants dans le spectacle. Et je crois que c'est le public le plus exigeant. J'ai souvent essayé de la faire rire avec des sketchs mais elle me disait «  ouais, pourquoi pas ». Mais, avec ce spectacle, ma femme rigole vraiment. Et, si je conquis ma femme, je crois que ça peut le faire.

Enfin, que te souhaiter pour l'avenir avec ce nouveau succès qui te tend les bras ?
Rien de compliqué. Que je continue de m'amuser. Je n'ai pas de prétention. Avec le spectacle et la radio, j'ai tous ce que je souhaite. Je croise les doigts pour que ça continue de marcher. Et que je gagne ce dernier pari. Et là, je pourrais dire « Mission accomplie » ! Vivement Toulouse, non ?

Cauet sur scène à Toulouse – "Picard for ever"
Jeudi 24 novembre au Casino Théâtre Barrière de Toulouse

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