jeudi , 3 avril 2025

Interview de Fonky Flav de 1995

 

Samedi, 1995 jouera au Bikini de Toulouse pour présenter son nouvel album "Paris Sud Minute". Le groupe parisien marque le retour en force du rap français autant par une qualité de texte que par un travail mélodique. Rencontre avec Fonky Flav'.
 
1995 est un collectif de rap regroupant 6 artistes parisiens âgés d'une vingtaine d'années et réunis par une seule passion : celle de la rime et du hochement de tête. Depuis 2008, ils travaillent ensemble sur le même projet pour offrir deux premiers EP, "La Source" et "La Suite". Rencontre avec Fonky Flav' l'un des rappeurs du groupe.
 
Depuis plus d'un an, vous êtes devenus la nouvelle référence de la scène rap française. Mais qui est 1995 ?
Ce sont 6 rappeurs : Alpha Wann, Areno jaz, Fonky Flav', Nekfeu, Sneazzy West et DJ Lo' qui prend différents noms tout au long de l'année. On fait du rap depuis quelques années. On a déjà réalisé deux EP , avec plus de 60 dates dans toute la France. Avant de sortir un premier album en janvier 2013.
 
A quel moment vous êtes-vous rencontrés et donc décidé de former le groupe ?
Il n'y a pas eu de moment précis. On s'est rencontré autour de concerts où on rappait, et on s'est lancé dans ce projet pour faire un disque « La Source ». On ne s'est jamais dit qu'il fallait faire ce projet pour réussir. Tout est venu naturellement en fait. On s'est donc rassemblé autour d'Open Mic pour finaliser notre travail par la suite. 
 
Pourquoi 1995 ? La nostalgie d'une époque ? Une année charnière pour vous ?
On n’est pas nostalgique. Le rap n'est pas une musique du passé, mais plutôt du présent. 1995 est une année charnière, avec beaucoup de classiques qui sont sortis. C'est une période qu'on n'a pas vécue. Sans parler de nostalgie, c'est un clin d’œil à nos influences. On n'est pas coincé dans ce schéma nostalgique : on va sans cesse de l'avant. Il y a des gros trucs qui sont sortis, qui sortent et vont sortir. Le rap est une musique en perpétuel mouvement.
 
Vous avez un public assez vaste. Il va des jeunes de 15-20 ans mais aussi des personnes plus âgées. Comment l'expliquez-vous ?
On constate ça date après date. Il y a des mecs de 15 piges, d'autres de 30 piges. Ces derniers restent plus en retrait mais on les voit hocher la tête sans transpirer. Ils vivent notre son comme tout le monde. C'est cool d'avoir un éventail aussi large dans notre public.
 
Déjà deux EP, vous êtes cinq. Comment se passe le processus créatif au sein de 1995 ?
Au départ, on travaille avec le son : un instru dégage une ambiance. On se met d'accord sur le thème, l'idée, la phrase forte qu'on veut mettre en exergue. On travaille le texte chacun de son côté, puis on bosse ensemble le reste comme les passe-passes. On ajuste les couplets pour qu'ils s'encastrent les uns dans les autres. Puis, on voit comment ça sonne avec les instrus. On essaye toujours de trouver le meilleur tempo pour que tout sonne au mieux. Il faut avouer que le boulot est monstre pour chaque titre. On essaye de les peaufiner au mieux. Il n'y a pas de titre qu'on bâcle. Jamais.
 
Vous avez décidé de sortir deux EP avant de passer le cap de l’album. Pourquoi ?
Ça fait partie du plan. Du cheminement logique. Quand on a fait le 1er EP, on savait qu'on en ferait deux. D'où le nom, la Suite. On ne voulait pas se précipiter et subir les influences externes pour la conception d'un album. La seule direction qu'on veut y mettre doit être la nôtre. Pas celle des autres. Ça ne nous intéressait pas de créer un album sous la contrainte. On a toujours eu une liberté et on veut la garder. 
 
D'ailleurs, le rap français prend un nouvel élan. Comment jugez-vous ce retour en force ? 
Il y a une belle évolution. Il y a plein de nouvelles façons d'arriver sur le devant de la scène. Pas forcément par le buzz, mais de nouveaux producteurs mettent de l'argent dans le futur de la scène hip hop. Il y a un gros investissement. Tout va mieux en clair. Le rap reprend sa place, avec de nouveaux producteurs indépendants derrière. 
 
Pour la sortie du deuxième EP, vous avez tourné un clip très fort : « la Suite ». Comment est venue l’idée ?
On adore ce clip. Et, sa création a été très simple. On attache beaucoup d’importance aux vidéos. Pour la Suite, c'est un collectif qui est attaché à l'image, à la vidéo : « Le Garage ». Comme nous, ils sont plusieurs, avec des réalisateurs, des monteurs, des acteurs… Il y a toutes les sortes de métiers. Ils nous ont proposé l'idée. Elle était folle. On a échangé avec eux et ils progressaient bien avec nous. Ils sont plus barges que nous. Ça nous plaît ! 
 
Vous semblez assez libre dans votre travail en clair ?
On est indépendant. C'est notre argent qui est en jeu à chaque fois. C'est un plaisir d'être indé, on n'était pas obligé à la base. On estime qu'il faut maîtriser le maximum pour continuer sur notre lancée. On produit nos disques, on a notre label, on s'occupe du marchandising, on cherche nous même les contrats. Il n'y a pas d’intermédiaire. Ce n'était pas évident au départ.
 
1995 est surtout un groupe de scène. Quelle relation entretenez-vous avec le live ? Il y a-t-il toujours une part d’improvisation comme lors des Open Mic ?
On essaye d'être énergique à chaque fois. Il ne faut pas berner les gens avec un live statique. Nous, c'est naturel. On se doit de donner tout ce qu'on a dans les tripes pour finir aussi épuisé que le public à la fin du set. On vient de là. On vient du freestyle donc naturellement, on se permet quelques parties un peu plus libres. C'est un concert live, on ne fait pas de chorégraphie même si il y a des passages qui reviennent de scène en scène. Il y a toujours des moments neufs. Chaque date doit être un exercice différent.
 
1995 en concert à Toulouse
SAMEDI 13 AVRIL 2013 – 20h
LE BIKINI – TOULOUSE
réservations  sur www.bleucitron.net ou au 05 62 73 44 77
 
 

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