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En arpentant le livre de Perec, j’exécute en quelque sorte un programme. Je pars de la première phrase : « l’objet de ce livre n’est pas exactement le vide, ce serait plutôt ce qu’il y a autour ou dedans ». Et je l’applique au vide de la scène. J’arpente le plateau, physiquement, littéralement. J’intègre ses dimensions, j’éprouve les lois physiques qui le traversent, j’observe la machinerie. Je regarde autour. L’autour est le seul chemin possible qui me mène au dedans. Le vide du plateau contient toutes les formes, tous les spectacles. L’autour est le lieu des traces. C’est aussi le lieu de cette trace particulière qu’est l’écriture. Le théâtre porte le geste maintes fois répété de réécrire par dessus les traces. Le processus d’Espæce ressemblerait à cela, une superposition, un palimpseste. Qui rejoindrait alors la dernière phrase du livre :
« Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser quelque part un sillon, une trace, une marque ou quelques signes ».