mardi , 1 avril 2025

AZF : en quête de vérité …


Anciens salariés et associations de victimes commémorent dimanche à Toulouse
le 7e anniversaire de l’explosion de l’usine AZF, qui avait fait 30 morts en
2001, mais cinq mois avant l’ouverture du procès en correctionnelle la
recherche de la vérité taraude toujours les esprits
.



"L’immense majorité des gens ont la certitude que depuis sept ans on leur
cache la vérité", estime en hochant la tête Jacques Mignard, président de
l’association des anciens salariés "AZF mémoire et solidarité".
"Je me dis qu’enfin on va aboutir à la vérité, et en même temps je crains
qu’on ne la connaisse jamais et qu’au bout du compte nous serons tous
profondément déçus", dit-il, en évoquant le procès qui doit s’ouvrir le 23
février 2009.
Dimanche, une partie des 600 membres de l’association se retrouveront comme
à l’accoutumée à 10H17, heure de l’explosion, autour du +Rond-point du 21
septembre+, proche du terrain de l’ancienne usine devant accueillir le futur
+Cancéropôle+ de Toulouse.
"Je lancerai un appel au rassemblement pour exiger la vérité", annonce M.
Mignard, "car seul prévaut aujourd’hui la thèse officielle et toutes les
pistes n’ont pas été explorées".

A l’issue d’une instruction qui a duré jusqu’en 2006, les experts ont retenu
l’hypothèse d’un mélange malencontreux de quelques kilos de DCCNa (un
produit chloré) avec 500 kilos de nitrate d’ammonium déversés sur le tas
principal de nitrate, vingt minutes avant l’explosion. Ils ont en revanche
rejeté celles d’un attentat, d’une explosion due à un météorite, au gaz ou à
un arc électrique.
"Vingt-sept théories différentes sont répertoriées dans le dossier
d’instruction, plus toutes les autres qui nous sont parvenues en direct",
déplore Frédéric Arrou, président de l’Association des sinistrés du 21
septembre 2001, dont les positions sont antagonistes à celles des anciens
salariés de la chimie.
"Notre seul credo c’est le dossier d’instruction", dit-il. "On n’a pas de
croyance, on n’a pas d’opinion, et puis on n’est pas dans le fantasme, on
est dans les faits, rien que les faits".
Selon M. Arrou, "la paranoïa, le délire et puis l’instrumentalisation vont
bon train dans ce genre de catastrophe".

"On sait qu’il y a des intentions indicibles des uns ou des autres de
fomenter des théories, de dresser des rideaux de fumée. Il y a une vraie
manipulation dans cette histoire", assure-t-il.
Désormais, M. Arrou dit "attendre cette mise à plat du procès afin que les
choses puissent être dites dans le calme et la sérénité de la justice".
"Arriver au procès n’est pas un soulagement", estime de son côté Patrick
Timbart, directeur délégué du groupe Total de Toulouse, "le soulagement ce
sera quand on aura trouvé une explication à la catastrophe".
Comme les membres de l’association des anciens salariés, le groupe Total
réfute l’hypothèse d’un mélange impropre retenue par la justice.
"On considère que cette manière de présenter les choses n’est pas
plausible", estime-t-il. "La cause existe très certainement, encore faut-il
la débusquer, mais la seule conviction que l’on a ce n’est certainement pas
l’explication qui a été donnée", indique M. Timbart.

Après sept années de bataille associative et juridique, Frédéric Arrou a
annoncé que le dimanche 21 septembre 2008 marquera sa dernière participation
aux cérémonies de commémoration.

"A un moment il faut savoir s’arrêter, on ne peut pas endosser à vie
l’identité de victime. La fin c’est le procès qui va la sonner", dit-il.
(source AFP)

Aller Plus Loin :

http://toulouse.azf.free.fr

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