dimanche , 6 avril 2025

Bénabar en concert à Toulouse : »Un plaisir intact »

 

Après les bistrots, les petites salles, place au Zénith. En quelques années, Bénabar est devenu un artiste majeur de la scène française. Rencontre avec le chanteur avant son passage par Toulouse vendredi soir.
 
Bénabar occupe aujourd'hui une place incontournable sur la scène musicale française. Après six albums, le chanteur garde toujours la même envie scénique, et le même plaisir. A l'occasion de son passage par Toulouse, Bénabar nous livre son excitation, ses doutes, ses sentiments tout en revenant sur la genèse de l'album "Les Bénéfices du Doute". Rencontre.
 
Vous êtes actuellement en tournée avec votre dernier album. Vous avez toujours ce même plaisir de retrouver la scène, le public ?
Franchement, ça reste toujours aussi fort. Il y a la même excitation à chaque concert, les mêmes doutes aussi, les mêmes questionnements, les mêmes angoisses. On se pose toujours la question de savoir si la voix du matin sera aussi limpide le soir…mais je garde un plaisir intact.
 
Quand vous dites des « doutes », vous parlez de quoi exactement ?
Assurer sur scène, principalement. C'est la raison d'être de tout le truc. Les gens viennent pour assister à quelque chose de fort, de frais, il ne faut pas les décevoir. Il faut donc être à la hauteur des attentes : donner plus tout en gardant le plaisir de ses moments intact.
 
Il y a quelques mois, vous sortiez votre sixième album. Comment se renouvelle-t-on après tout ce temps ?
Je pense que quand on fait ce boulot, on a plein de chose à dire. Sinon, on se tait. On se renouvelle obligatoirement dans chaque processus d'album ou d'écriture. J'ai envie de m'exprimer en regardant vers l'avant tout en me nourrissant de ce qui est derrière. On ne se demande pas si on doit se renouveler ou pas, on le fait naturellement. 
 
La vie reste une des inspirations naturelles chez Bénabar.
Oui, et pas vraiment sur le dernier. Je me situe toujours dans la vie d'aujourd'hui, qui peut paraître triviale pour certains. Tout est naturellement quotidien, même si je ne suis pas sur que ça va intéresser les gens. Il y a des choses qui changent sur cet opus : je parle plus des grandes choses de la vie, des grands sentiments. Donc, je parle moins du quotidien.
 
Comment se passe le processus créatif ? Un besoin quotidien d'écriture ?
Je compose tout le temps. Je travaille sans me soucier d'un album. Je fais des chansons de mon côté, puis quand douze titres sortent du lot, je réfléchis à un éventuel album. J'y travaille tout le temps. Quotidiennement. C'est mon métier, je ne peux pas me pencher sur des chansons qu'au moment d'un album.
 
Dans « Les bénéfices du doute », vous intégrez de nouveaux instruments. Est-ce le besoin d'un nouveau souffle, d'un renouvellement artistique ? Ou une simple évolution ?
Pour varier, évoluer. J'ai, comme à peu près tout le monde, besoin de changement. Sortir des sentiers battus et me permettre de créer quelque chose de neuf qui ressort sur scène. D'ailleurs, on en profite bien. On est actuellement onze avec des choristes, des cuivres…C'est très spectacle avec un décor très prononcé. Je n'aime pas créer l'ambiance d'un récital d'album.
 
A la sortie de l'album, il y a eu un procès d'intention autour de vous car vous vous revendiquez de la variété. Cela vous a fait certainement mal ?
Je suis resté très fermé à tous ça. Je me suis quand même senti attaqué par la presse. Pas grand chose de plus à dire, mais je l'ai pris très personnellement. Certains jugent, me haïssent sans forcément amener quelque chose d'opportun à leurs discours. Comme l'album se passe bien, que les concerts se remplissent à fond, ils reviennent vers moi. C'est une mécanique un peu étrange mais assez dure à vivre. J'ai discuté avec des chanteurs plus vieux que moi, et qui ont vécu ces choses là, ils m'ont avoué que c'était une très bonne chose.
 
Dans un interview vous expliquez que même Gainsbourg faisait de la variété. Est-ce que Bénabar est le Gainsbarre de Bruno ?
Pas vraiment. Je ne me cache pas derrière un personnage. Ou peut être inconsciemment. En tout cas, Bénabar me donne du courage, me protège. Je redeviens normal après…

Il y a quelques semaines, les Enfoirés ont réalisé une nouvelle performance sur TF1 avec plus de 12 millions de téléspectateurs. Une nouvelle preuve que l'urgence est toujours aussi présente, cela vous inquiète ?
Oui, ça m'inquiète, m'attriste. C'est toujours la même urgence. Voir plus, quand on voit qu'on est dans une année record pour les Restos en terme de repas. C'est effrayant, et cela justifie de s'engager encore pour cette cause. Ou pour une autre.
 
Vous n'avez jamais caché vos intentions politiques. Comme en 2007, allez-vous vous engager pendant ses présidentielles ?
Non. En 2007, je ne me suis pas réellement engagé. J'ai marqué mes intentions entre les deux tours par loyauté personnelle. J'ai juste chanté car c'était perdu d'avance.  Je ne cache pas mes opinions pour autant, mais je ne souhaite pas dire aux gens, ou donner ce sentiment, pour qui voter. Ou quoi penser. L'opinion, on se la construit. Elle ne doit pas être dictée.
 
Pour finir, quelques mots sur Toulouse et ce concert ?
Je découvre de plus en plus Toulouse grâce aux concerts. J'ai commencé dans les bistrots, les clubs puis le Zénith. J'aime de plus en plus venir ici. Et d'ailleurs, j'ai pris du plaisir à venir tourner quelques plans d'un de mes derniers clips. Par contre, une chose est sure, comme à chaque fois, je fais un petit tour au Bibent. 
 

Bénabar au Zenith de Toulouse
Vendredi 30 Mars 2012 à 19h45
Tarifs : de 25 à 78€

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Concerts Zénith Toulouse

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