Cinéma : Carnage, adaptation maîtrisée par Roman Polanski

Après The Ghost Writer, chef oeuvre troublant et absolue de sa filmographie, Roman Polanski revient avec Carnage au cinéma dès mercredi.

 

En 2010, Roman Polanski signait l'un des films de l'année avec The Ghost Writer. Un oeuvre absolue dans la carrière du cinéaste. Ce mercredi, Polanski revient avec Carnage une adaptation en huis clos de la pièce "le Dieu du Carnage" de Yasmina Reza. Encore une fois, son histoire et le choix du sujet se fondent dans la vie d'un des cinéastes les plus étranges – passionnants aussi- de la deuxième moitié du 20ème siècle. 

 

Pour Carnage, Polanski s'entoure de quatre acteurs brillants. Kate Winslet ( Titanic, The Reader, les Noces rebelles…) et Christoph Waltz (Inglorious Basterds, Green Hornet…), dans les rôles de Nancy et Alan Cowan, et Jodie Foster ( Le Silence des Agneaux, Panic Room..) et John C. Reilly ( Frangins malgré eux…), pour ceux de Penelope et  Michael Longstreet. Les quatre acteurs ont dû être sur le plateau tous les jours durant toute la durée du tournage car ils étaient tous présents dans chaque scène.

Carnage, l'enjeu du temps et de l'espace

Le spitch reste banale, la suite beaucoup moins. Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la « victime » demandent à s’expliquer avec les parents du « coupable ». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l’affrontement. Où s’arrêtera le carnage ? Mettant face-à-face deux familles après une bagarre entre leurs enfants, Carnage offre un regard caustique sur les contradictions et les préjugés de quatre adultes de la bonne bourgeoisie américaine.

 

Roman Polanski s'est rapidemment dit que la pièce de Yasmina Reza pouvait être un excellent film. Pour lui, "le ton de la pièce est hilarant et le rythme très rapide. Ce qui m’a particulièrement intéressé c’est l’unité de temps et de lieu". Deux notions que Polanski utilise dans sa filmographie. Le temps comme cheval de bataille de son oeuvre. Par ailleurs, le film ne possède aucune ellipse. Le temps de la pièce reste harmonieusement le même le long du film.

 

Au final, pour son retour au cinéma, Roman Polanski signe une oeuvre maitrisée où la mise en scène et la prise d'espace créent une atmosphère tendue et extrême. Polanski montre qu'il lui reste encore de beaux jours de cinéastes devant lui. Et, comme dans The Ghost Writer, met une claque à ses successeurs.