La saison 2014/2015 du Théâtre National de Toulouse débutera avec la pièce Henry VI du 1er au 16 octobre.
Il y a deux façons de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses. Le vrai saisit l'individu, disait Hugo. Thomas Jolly fait sienne cette pensée et La Piccola Familia l'incarne au cours de huit soirées. Une immense fête du théâtre avec cette saga politique et poétique où comédie, tragédie, réalité historique et fiction théâtrale se côtoient furieusement.
Henry VI regroupe trois pièces de William Shakespeare. Quinze actes. Quelques deux cents personnages. Près de dix mille vers pour retracer le récit stupéfiant des cinquante années de règne de cet enfant proclamé roi de France et d'Angleterre à l'âge de neuf mois.
Ce roi pieux, juste et sage connaît pourtant l'un des règnes les plus sanglants de l'Histoire anglaise : assis sur le trône en 1422 dans le désordre de la guerre de Cent ans, il sera ensuite emporté dans les luttes intestines de la guerre des Deux-Roses jusqu'à son assassinat en 1471 par le futur Richard III. Un règne débuté dans le chaos, exercé dans le chaos, et achevé par le chaos.
Écrite au 16e siècle et relatant quasiment tout le 15e siècle, cette oeuvre monumentale est de fait installée au tournant de notre Histoire. Et c'est précisément ce qui me fait venir à elle. Elle donne à voir le lent basculement d'une époque ancienne (un Moyen-Âge finissant…) vers une époque nouvelle, faite de révolutions techniques, scientifiques et philosophiques qui vont bouleverser la marche du monde : invention de l'imprimerie, des premières armes à feu, développement de la navigation et découverte des Amériques, émergence des premières théories « capitalistes », bientôt Copernic, Galilée, Luther…
Henry VI
Du 1er au 12 octobre au TNT