dimanche , 9 mars 2025

Herman Dune à Toulouse :  » Je fais les choses avec le coeur »

(BEST OF 2011 – réalisé le 2 décembre dernier ) Avant leur passage en concert à Toulouse, au Bikini ce soir, Herman Dune se livre dans une interview brute : Rencontre.

Véritable phénomène folk, Herman Dune est de retour à Toulouse sur la scène du Bikini ce vendredi. Une date coup de coeur pour le groupe comme pour le public toulousain qui attend leur passage depuis 2008. Avant leur concert, Herman Dune s'est livré au jeu des questions réponses. Rencontre avec un groupe authentique.

Pour commencer, et pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui sont Herman Dune?
Alors, Herman Dune est un groupe composé de moi « Yaya » Herman Dune qui écrit les chansons, de Néman à la batterie et sur scène de Ben à la basse. Sur scène, je suis à la guitare et au chant. Voilà, une belle petite présentation.

10 ans de carrière, comment jugez vous cette décennie?
Tu sais, tant que je suis dans l'action, je n'aime pas trop regarder en arrière. Je n'aime pas figer le temps en me disant qu'on tourne depuis une décennie. Ça me stresse, je crois. Je ferai ça rétrospectivement quand je serai à la retraite. Même si j'espère jouer le plus longtemps possible en tant qu'Herman Dune.

Strange Moosic est sorti il y a quelques mois. Vous avez pris votre temps, c'était nécessaire?
Il le fallait oui. C'est important quand on est un artiste de prendre son temps et surtout de savoir quand on a besoin de le prendre à un moment donné. Il ne faut pas suivre les maisons de disques qui te demandent d’enchaîner le plus rapidement possible. Nous sommes des créateurs et le temps nous est bénéfique. Là, on a pris le temps car il fallait écouter ça comme ça. Quand on vit, le temps est important pour faire les choses parfaitement.

Pour cet album, vous n'avez pas rodé vos chansons sur scène avant. Un nouveau défi par rapport aux précédents?

Toujours pour la même raison : on a parfois besoin de jouer sur scène, et d'autres fois l'envie de créer directement un objet musical. On l'a enregistré en live, ensemble, comme toujours. Je ne pourrais pas le comparer non plus aux autres albums car c'est très spécial. Un album est un condensé du moment, un bout de nous à l'instant T.

Pourquoi avoir choisi Portland pour enregistrer?
C'est une super ville qu'on a connu lors de notre tournée aux États-Unis. Plus on y allait plus on voulait y retourner. C'était une belle attirance. Je crois qu'il nous fallait ce cadre de vie là pour enregistrer notre album. Et puis, Portland respire la musique. Respire tout court. C'est un terrain volcanique,  et il y a beaucoup de musiciens qui traînent à Portland. T'ouvres la porte, tu cries que t'as besoin d'un saxo, et là il y a toujours quelqu'un pour t'aider.

Comment se passe le processus créatif au sein d'Herman Dune?
J'aime bien écrire les morceaux de façon pop song. C'est à dire que j'écris les textes tout en composant la ligne mélodique correspondante. Après, on joue les morceaux ensemble. Quand on les joue, on tourne autour du morceaux avant de trouver la couleur parfaite à donner. Ça peut être instinctif, rapide ou plus laborieux. Mais, c'est un cheminement important pour moi.

Quand on lit de nombreux articles, on vous donne souvent des étiquettes: pop, folk… C'est quelque chose de désagréable?
Tu as complètement raison. C'est désagréable. Je n'aime pas les étiquettes qu'on colle à un artiste. Quand on fait de la musique, on se sent tous unique. On n'aime pas être classé dans un style. Ni avoir une étiquette. On souhaite être unique. C'est surtout un argument de vente pour les maisons de disques, pour nous classer dans certaines catégories dans les magasins ou encore dans les journaux. Mais, je n'aime pas ça.

Vous parlez souvent de chansons d'amour, certes engagées, mais est-il possible un jour de vous voir composer quelque chose de plus engagé ?
Je ne suis pas attiré par les chansons politiques. Je trouve qu'on retient plus le message politique que la poésie autour. Si un jour, ça arrive, je veux que le message passe après la poésie.

Comme Bob Dylan ?
Tout à fait. Je le répète souvent, mais Bob Dylan écrit surtout de la poésie. Sur Master of War, on parle que du sens et du message, même si il est important, mais on oublie la poésie du morceaux. Les gens retiennent plus le message. Ça me frustre et ça me frustrerait si on disait la même chose d'une de mes chansons.

Si je te dis qu'Herman Dune semble être un groupe authentique, tu en penses quoi ?

Je te remercie. Ça me fait plaisir d'entendre des termes comme ça. Après, je n'aime rarement en parler dans ce terme. Je fais les choses avec le cœur. On fait la musique, et les chansons qui nous correspondent, en ne cherchant pas une valeur. Les valeurs sont naturelles sinon elles ne servent à rien et les gens qui se donnent ces allures sont des faussaires.

Herman Dune tourne beaucoup et le public répond présent en nombre. Comment percevez vous cette notoriété?
Quand on est musicien, on aime faire des concerts. Se livrer en live. Jouer de la musique est un plaisir dans toutes les villes traversées. Après, ce n'est pas un but la notoriété. Certes, elle est à moitié importante, mais s'y accrocher reste assez frustrant. Notre actualité, c'est le travail. Il faut juger avec ses yeux et pas ceux des autres.

Dans une interview, vous dites que tourner en France, c'est exotique. Pourquoi?
Euh, je pense que j'ai du dire ça car on tourne à travers le monde toute l'année. En France, c'est le seul pays où on utilise deux langues sur scène. Les chansons en anglais et entre, le français. Je pense que je voulais dire ça dans ce sens là.

Quelques questions en rafales : questions courtes, réponses courtes. Quel album conseillerais-tu aux autres à part le tien ?
Alors, Bruce Springsteen, Darkness on the Edge of Town.

Quelle chanson t'agace ?
Je n'aime pas dire de nom. Quand une chanson m'énerve à la radio, je la coupe.

Ton premier souvenir de concert ?
C'était quand je n'avais pas encore le permis. Ma mère m'amenait à mes concerts et venait me chercher devant après. C'est mon meilleur souvenir de concert.

Avec quel artiste aimerais tu travailler ?
Jolie Holland avec qui on tourne actuellement en France.

Si tu devais être un artiste, tu serais ?
Rembrandt. J’idolâtre ce type. Ses dessins sont important pour moi et ce qu'il touche me plaît. J'aimerais savoir comment il fait, où il puise son talent.

D'ailleurs, et pour finir, l'univers graphique d'Herman Dune est hyper important, non ?
Oh oui, bien sur. C'est très important le dessin pour moi. C'est le moyen d'expression que je préfère et qui me correspond le mieux avec l'écriture….
 

Herman Dune en concert à Toulouse, c'était le 2 décembre dernier au Bikini

 

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