samedi , 5 avril 2025

INTERVIEW AVEC LA TROUPE DE LA COMÉDIE MUSICALE 1789, LES AMANTS DE LA BASTILLE

 

Avant leur passage toulousain, certainement l'un des moments les plus attendus de l'année 2013, la troupe de « 1789, Les Amants de la Bastille » était à Toulouse en juillet, le temps d'une journée de promotion. Retour sur cette rencontre.

En attendant de découvrir le nouveau spectacle de Dove Attia et Albert Cohen à Toulouse en mai 2013, nous avons pu rencontrer Rod Janois, Roxane Le Texier, Camille Lou et Sébastien Agius, qui jouent respectivement Camille Desmoulins, Marie-Antoinette, Olympe et Robespierre. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce spectacle historique, entre histoire d'amour et révolution.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce spectacle ?
Sébastien – Personnellement, c'est la production de Dove Attia dont j'avais déjà entendu parler, Les Dix Commandements, Le Roi Soleil, Mozart … quand on est artiste, c'est une chance formidable de participer à ce genre d'aventure. Et puis de savoir que la mise en scène était assurée par Giuliano Peparini aussi. Quand on voit ce qu'il a fait à Las Vegas, avec le Cirque du Soleil, c'est une motivation supplémentaire.
Roxane – Au delà de ça, on sait à quel point un spectacle comme celui-ci influence notre vie, c'est aussi une grosse production qui va nous apporter une certaine visibilité.

Le contexte dans lequel s'inscrit le spectacle, celui de la Révolution Française, vous intéressait-il particulièrement ?
Roxane – Oui, parce que c'est un sujet très intemporel et instructif. L'histoire du spectacle s'inscrit dans la belle période, celle de l'idéalisme révolutionnaire.
Sébastien – Et puis c'est une époque qui a véritablement changé le cours de l'Histoire et a fait évoluer les consciences. Le fait aussi que ça soit centré sur une histoire d'amour impossible, entre une femme issue de la noblesse et un paysan qui fait la révolution, c'était attirant.

Quel genre de Marie-Antoinette et de Robespierre incarnez-vous dans le spectacle ?
Roxane – Marie-Antoinette aura deux facettes. Celle d'une Reine frivole et légère, qui s'amuse en soirée et puis de l'autre, la tristesse d'une mère qui a perdu un enfant, qui souffre du désintérêt du Roi et des obligations de la Cour. Elle se renferme alors dans une espèce de bulle de protection, qui est perçu comme de l'égocentrisme. Jouer ce côté femme blessée c'est ce qui me plait aussi.
Sébastien – Pour jouer Robespierre, c'est pareil, j'essaie de m'éloigner des clichés appris en cours d'histoire pour proposer une approche plus humaine du personnage, en s'arrêtant sur les détails de sa personnalité. Après l'idée, c'est de récréer les Marie-Antoinette et Robespierre d'aujourd'hui. Dans le spectacle, c'est plus le Robespierre idéaliste et des grandes idées que celui de la Terreur qui est mis en valeur. Le spectacle s'arrête d'ailleurs avec la Déclaration des Droits de l'Homme.

Le rôle de l'héroïne, Olympe, est par contre lui un vrai rôle de composition ?
Camille – Oui. Olympe est une des dames de compagnie de la Reine. Mais pour l'incarner, je peux compter sur les indications du metteur en scène, qui a pris le soin de choisir des personnes qui ont des traits de caractère assez proches de ceux de leur personnage, ce qui facilite l'interprétation. Le personnage d'Olympe me ressemble donc beaucoup.

Comment vous êtes-vous préparés pour jouer le rôle de personnages historiques ?
Roxane – Dès le casting, j'ai regardé le film de Sofia Coppola, « Marie-Antoinette », et puis en fouillant sur Internet, j'ai pu trouver des documentaires moins connus. J'ai aussi lu pas mal de biographies sur elle. Cette phase de recherche m'a beaucoup intéressée, car j'aime bien quand j'interprète un rôle : aller un peu à l'encontre ce que le public attend, pour surprendre. C'est important de savoir se détacher de la version historique aussi pour s'inscrire dans l'air du temps, pour éviter de tomber dans la caricature, notamment de Marie-Antoinette et les macarons Ladurée(rires). On a aussi eu la chance d'avoir une visite du Petit Trianon, lors du tournage du dernier clip à Versailles, par une femme qui était vraiment passionnée. Ainsi, j'ai pu m'inspirer d'images réelles.
Camille – Moi, j'ai aussi vu "Les Adieux à la Reine" de Benoit Jacquot et le rôle d'Olympe, que j'incarne, peut se rapprocher de celui de Léa Seydoux dans le film. Mais à la différence du film, Marie-Antoinette et Olympe seront plus proches, plus complices.

Rod, en plus de jouer Camille Desmoulins, tu as co-signé les chansons du spectacle. Comment s'est déroulé le processus de création ?
Rod – Moi j'avais déjà travaillé avec Dove sur le Roi Soleil et Mozart. Du coup, on a fait comme on a l'habitude de faire, c'est-à-dire qu'on pose nos idées sur des maquettes et c'est avec ma voix qu'on maquette tous les titres depuis sept/huit ans maintenant. Après, Dove occupe une part importante de ce processus, puisque c'est lui qui amène le thème. Il y a deux ans, il est arrivé avec ce thème de Révolution lors d'un de nos séminaires d'écriture, en préparation du prochain spectacle. Il nous a dit qu'il voulait quelque chose de populaire, qui soit moins lyrique que Mozart, quelque chose de plus moderne. C'est pour ça que dans l'album, on peut entendre des couleurs électro, de la variété, du groove, des samples de cris de gens, de pas de militaires ou de bruit de guillotine. Et puis, on a une équipe qui fonctionne très bien, avec de bons arrangeurs de sons. Dove et moi, on apporte plus les idées de mélodies.

C'est compliqué de cumuler cette double casquette, celle de compositeur et de comédien sur scène ?
Rod – Non, même si je suis très touché que Dove m'ait confié un rôle. J'ai certes participé à la composition des chansons, mais elles ne m'appartiennent plus à présent. Chacun se les réapproprie en fonction de son personnage. J'ai le même statut que les autres chanteurs sur scène et je préfère que ça soit comme ça.

Pensez-vous que ce spectacle entre en résonance avec l'actualité ?
Sébastien – Complètement. Même si l'époque a changé, des inégalités importantes persistent. Les révolutions continuent d'exister, peut-être pas en France, mais les gens ont encore des choses à dire et des valeurs à défendre.

Spectacle musical « 1789, Les Amants de la Bastille »
Au Palais des sports de Paris à partir du 29 septembre 2012
Et en tournée dans toute la France à partir de février 2013
Au Zénith de Toulouse, le 25 mai 2013 à 15h et 21

Tarifs : de 39 à 75€
Réservations : www.box.fr


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