Entre de nouvelles productions et de nouvelles vidéos, le groupe toulousain Empreinte Vocale continue de prendre son envol dans le paysage musicale. Rencontre avec Messir'O.
Ils sont trois. Trois amis d'enfance autour d'une même passion : le hip-hop. Loin des clichés, Empreinte Vocale offre un rap lumineux à l'adresse de tout un chacun. Entre l'accent, les textes et les prod musicales de toutes beautés, le groupe grandit doucement mais surement. Un véritable coup de coeur que Toulouseblog souhaitait partager avec ses lecteurs.
A noter que le groupe sera aussi en live pour deux titres dans l'émission 100% musique sur Télé Toulouse lundi à 18h. En attendant, découvrez l'interview de Messir'O.
Qui est Empreinte vocale ? Comment est né le groupe?
C'est trois artistes toulousains dont Messir'O, le beur, B Boss, le black et Gaodenzio, le blanc. On est des amis de plus de 10 ans et on a conceptualisé le groupe autour de notre passion. La musique est à l'image de notre relation et de nos principes : pas violente, jamais bling bling et ni revendicatrice. Notre musique envoie un message d'espoir, un message positif. On a fait nos classes au collège Anatole France et on est surtout issu du même quartier à Montaudran. On ne traînait pas forcement tous ensemble, ça s'est fait au fur et à mesure. B Boss et Gaodem étaient mes ainés au collège, ils m'ont pris avec eux pour rapper comme d'autres …
Quelles sont vos influences ?
On a grandi en écoutant du rap. Mais pas seulement, il y aussi des titres variétés, rock, électro mais c'est vrai que la musique urbaine nous accompagne. On le ressent dans nos productions. On fait du rap, donc de la musique française à part entière. Ça fait encore peur à beaucoup de gens qui ne sortent pas le rap de la banlieue, alors qu'il y a un côté très positif dans notre musique. La force des chiffres et l'engouement du public font évoluer les mentalités dans le bon sens.
Vous écoutez donc de tout ?
Oui, on écoute de tout. Il n'y a pas de préférence artistique. On écoute vraiment de tout, c'est ce qui fait l'identité du groupe. On ne ressemble à rien d'autre. C’était vrai à l'époque avec la FF par exemple. Si on tombe sur un titre électro dingue, on va s'en inspirer pour une de nos productions. On s'approprie la musique dans sa globalité.
C'est une démarche très américaine sur la forme !
Exactement ! C'est vraiment dans un esprit de production à l'américaine. En France, on n'a pas cette ouverture d'esprit. Le rap reste très enfermé, nous on n'a pas de limites ! Les américains ont une autre sensibilité sur la forme depuis longtemps. Et l'électro s'est acoquiné avec le rap grâce à des mecs comme Guetta. Là bas, les rappeurs sont pris pour des musiciens…
Comment se passe le processus créatif dans le groupe ?
Chacun compose sa partie. Après, les refrains, on les travaille ensemble sous l'œil de Prodweiler pour la musique. Il est notre compositeur attitré pour 90% des sons. On essaye beaucoup au concept. On a l'idée d'un titre mais pas forcément la musique.Au final, on a pas de formule magique, ça marche à l'instinct. C'est vraiment de nos vies dont sont issus les textes ! Il y a de l'espoir et du positif. En général ça parle aux jeunes car on fait un rap lumineux.
Marseille et Paris sont deux des scènes rap en France. Est-ce que Toulouse se démarque ?
Contrairement à Paris ou Marseille, Toulouse se différencie. D'abord, dans les autres villes, on trouve le même style de rappeur dans la démarche artistique et dans l'ambiance. On reconnaît vite leur identité. Ici, chaque groupe est différent. Il n'y a pas une véritable identité rap comme à Marseille ou Paris. A Toulouse, il y a Zebda, le Stade et l'accent. Il y a une identité toulousaine qui s'affranchit du rap mais dont on est aussi issu.
Comme pour le rap marseillais, l’accent est très présent chez vous. Est-ce un défaut ou un véritable atout ?
On a un accent, on revendique l'aspect Toulousain. On rappe avec, c'est comme ça ! On fait ni exprès et encore moins semblant ! Pour nous, Toulouse c'est le sud et on possède l'accent le plus apprécié par les français, autant en profiter.
Quels sont les objectifs du groupe maintenant ?
L'objectif maintenant est de sortir deux titres à la rentrée avec une distribution. Et ainsi, s'armer pour un album en 2014. Le but est d'avoir un bon deal avec une maison de disque et développer notre identité. Il va falloir bien s'entourer pour ne pas dénaturer notre musique. Il faut qu'on garde notre indépendance, notre façon de faire. Notre structure fonctionne très bien comme ça, et en voyant plus grand, tout en conservant les fondamentaux, qu'on arrivera à atteindre un plus large public. On travaille d'ailleurs notre image dans ce sens avec une association en communication, Verywell.
A quand remonte votre dernier concert ?
Notre dernier concert, on l'a fait dans un collège. C'est le meilleur public : ouvert, qui s'amuse et qui aime le rap. On ne développe pas les concerts avant d'avoir un deal avec quelqu’un. Là on préfère se concentrer sur les prods. A Toulouse, et même en France, tu ne peux pas faire te faire connaître en restant chez toi, il faut aller à Paris. Il faut aussi une proximité avec le public grâce notamment aux réseaux sociaux. On ne veut pas faire des concerts pour faire des concerts. On a vite fait le tour. Ça fait 10 ans, donc la démarche n'est plus la même. La question est de savoir avec qui défendre le projet ?
Pensez-vous à des collaborations ?
Rien n'est signé. On sait qui on va aller voir. Comme rien n'est sur, on n'en dit pas trop. Logiquement, on se tournera vers Toulouse. On aimerait en priorité bosser avec des gens qu'on aime. On prépare un truc mais on ne veut pas le vendre avant. On a certains contacts, on patiente.
Il y a déjà eu des collaborations musicales, non ?
En 2006, outre notre premier disque distribué pour la première fois à la Fnac, on a collaboré avec une quinzaine d'artistes toulousains. Après il faut faire attention avec les collaborations. Il ne faut pas franchir la ligne rouge : il faut que ça reste nous !
Questions cash !
Premier cd acheté : la Fonky Family
Souvenir de concert : A Villemur, on s'était éclaté. Le public était réceptif ! Il y a aussi le Havana Café, notre première scène devant 800 étudiants chauffés à blanc.
La personne que t'aimerais être : Barack Obama. C'est pas original, je sais. On est fan dans le groupe. Il représente pour nous l'avenir du métissage. Sinon, j'aimerais bien être un joueur de la Coupe du Monde 98 !
Qu'est ce qu'une bonne chanson ?
Pour moi, il y a plusieurs styles. Des chansons qui vont t’attraper par le texte et l'interprétation, comme Stromae. Ou une chanson qui te reste en tête…mais qui est de bonne facture !!!!
Empreinte Vocale sur Twitter : @empreintevocale
Et sur Youtube : http://www.youtube.com/user/EVofficiel?feature=watch