samedi , 5 avril 2025

Interview – Nasser, de l’électro-rock en album et du rock-électro sur scène

Véritable bête de scène, et auteur de l'excellent album #7, le groupe Nasser sera à Toulouse ce soir. Et une nouvelle fois, presque à guichets fermés. Rencontre avec Nico l'un des trois compères marseillais.
 
Après avoir braqué les plus grandes scènes et festivals avec leur électro rock incendiaire, NASSER livre un nouvel album tranchant et complexe. Boule à facettes sertie de verres pilés pour dancefloor sauvage ! De passage à Toulouse ce soir pour un set de nouveau dévastateur, rencontre avec Nico.
 
 
Nouvel album, nouvelle tournée. Comment te sens-tu en cet automne ?
Super bien. Tout se passe super pour nous. On a un nouveau show qu’on a débuté cet été et rodé à Marsatac il n’y a pas si longtemps. Ça se passe plutôt pas mal ! 
 
Nasser a énormément tourné en France et à l’étranger entres les deux albums. Que vous apporte la scène dans votre travail ?
Je pense que jouer en live est  un bon début pour commencer un titre en studio. Le studio permet de bosser ce qu’on a mis en place pendant des mois. Le live aide en termes de production, en sachant la direction à prendre. Concrètement, le premier album était plus live et a été enregistré dans cet optique-là. Pour le second, on était plus posé, plus à la maison à chercher des sonorités. Dès lors, on a réalisé un album à écouter aussi bien en live que dans sa chambre ou son salon. Il est aussi plus homogène dans sa construction. On peut dire qu’il y a deux univers qui se mêlent chez Nasser.
 
Comment s’est alors passée la construction de l’album ?
La construction a été longue avec plus d’une quarantaine de morceaux créés. On en a jeté beaucoup à la poubelle pour produire un album homogène et bien réfléchi. C’est un voyage dans une nuit, un voyage dans une soirée. On peut le voir comme ça.
 
A l’écoute, on sent une plus grande liberté dans cet album. L’avez-vous eu ?
On a eu plus de liberté car on a eu plus de temps, surtout. On a essayé  beaucoup de choses différentes avec de nouveaux apports et de nouvelles envies. Je crois qu’en cela, on a eu une plus grande liberté. Je pense à des titres comme The World is Ours ou Bronson qui permettent plus de choses.  Pour autant, on reste attaché à une cohésion sonore. L’album est plus riche et il a eu plus le temps de maturer avec ces 4 ans de live et la sortie de plusieurs EP.
 
Comment se passe le processus créatif au sein du groupe ?
En général, on garde la même formule. On travaille la base des compos puis Romain écrits les textes. De mon côté, je travaille ma position de chant et les lignes de sons pour finir par une œuvre totalement réalisée à trois. Il n’y a pas plus simple !
 
Visuellement, vous gardez les photos d’identités mais aussi le fait de numéroter vos albums. Un choix ou une flemme ?
C’est un concept depuis nos débuts. On ne savait pas alors que ça prendrait une telle importance.  Mais avec le temps, le concept prend son ampleur et j’adore voir nos gueules évoluées avec les années. Pour le nom, on n’avait vraiment pas envie de s’emmerder.  C’est très minimal. Les gens, en le tenant dans la main, se disent « tiens, ça c’est du Nasser ». Ça fait notre force et notre originalité !
 
 


Toujours dans l’univers, et en croire votre dernier clip, il y a une belle influence cinématographique. Est-ce important de posséder un univers graphique riche autour de votre musique ?

Pour le clip, on l’a fait faire par des potes à nous. Ils sont venus avec une idée folle correspondante à ce qu’on voulait transmettre via notre son. C’était charnellement dans la philosophie du groupe.  Là, on a travaillé l’univers autour de la SF, de la Planète des Singes dans un délire total. L’univers cinématographique, nous qui sommes dedans, est donc primordial. A l’époque du premier album, on n’avait pas su mettre en place des clips visuels forts. C’est ce qui nous manquait réellement dans notre univers.
 
Et passer à la réalisation de votre côté, cela ne vous titille pas ?
Pour les autres, on le fait déjà, et c’est plus simple que lorsque c’est son propre son. Moi, actuellement, je réalise un clip pour le titre Discoball. Mais on a peu  de temps et pas la hauteur suffisante, je pense, pour réaliser un clip comme The World is Ours. Je me laisse plus aller sur les morceaux des autres. En groupe, c’est compliqué d’avoir du recul sur soi-même. Mais, on a plein de truc en cours ( rire)..on a des trucs qui vont sortir comme le clip de Bronson. On a envie de faire une production plus intense de ce côté-là .
 
Discoball et Breakin sont parfaits pour la scène. Tu appréhendes les passages live de ces morceaux- là ?
On les joue depuis pas mal de temps déjà. Sauf Breakin. On ne le joue pas car il ressemble à notre ancien titre No Regrets qui sonne plus lourd sur scène. Sur l’album, Discoball est dans une version courte pour frustrer l’auditeur et découvrir le son live du titre. 
 
Il y a aussi mon morceau préféré de l’album « The League » qui doit prendre une autre forme sur scène. 
Oh oui, The league est le meilleur. On prend un pied terrible à le faire durer longtemps sur scène. Au moins 10 minutes pour finir comme un set de My Bloody Valentine et un côté son très cold wave. J’adore ce titre plus particulièrement.
 
On vous classe souvent dans le domaine « Electro –rock » mais vous brassez énormément d’influences diverses. Nasser est un grand terrain de jeu dont l’étiquette dérange ?
Faut bien qu’on nous colle une étiquette. Les gens ont besoin de repères pour découvrir un artiste. Les raccourcis fonctionnent et permettent aussi de venir écouter notre musique et découvrir de plus amples influences. Je pense qu’on est surtout un groupe électro-rock sur l’album, et rock-électro en live !
 
Ce vendredi, Nasser joue de nouveau à Toulouse. Que représente la ville pour toi ?
En général, c’est assez explosif à Toulouse surtout avec l’aide de notre tourneur toulousain Bleu Citron. On se sent réellement adopté par cette ville. Je me rappelle de notre premier Dynamo, ou même à chaque fois dans ce lieu, le public retourne la salle. On hallucine ! C’est un public jeune mais surtout une ville de musique. Qui n’aimerait pas venir jouer à Toulouse, hein ?
 
Tu notes donc une différence avec Marseille où le rock et l’électro ne sont pas si bien implantés que ça !
La scène rock est plus importante à Toulouse qu’à Marseille qui a un passé, sur le papier, assez hip hop. Mais depuis peu, Marsatac a amené beaucoup d’Electro et de rock dans notre ville. On arrive à y voir un bel avenir à Marseille pour notre musique.
 
Nasser + boussole + Mr Dauphin
Vendredi 15 novembre à 20h30 à la Dynamo de Toulouse

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