
Renan Luce présentera son merveilleux et dernier album éponyme sur la scène du Casino Barrière de Toulouse ce mardi 17 décembre. Un album à coeur ouvert plus intime que jamais. Rencontre avec un artiste apaisé.
Lauréat du Grand Prix de l’Académie Charles Gros et deux Victoires de la musique, Renan Luce est en concert pour divulguer les chansons, aux textes intimes et poétiques, de son nouvel album. L’auteur de “La lettre” est revenu à des arrangements inspirés de la musique des 60s. Dans cet album soutenu par un orchestre, Renan Luce se livre comme jamais. Intime, droit, le coeur parle plus que les histoires de personnage.
Lors d’une interview, aussi sincère que sur son album, Renan Luce nous dévoile les coulisses de ce petit bijou de poésie avec comme thème central la rupture. Une rupture que le chanteur a vécu et mis en chanson. Rencontre.
Mardi soir vous êtes sur la scène du Casino Barrière de Toulouse. Comment se sent-on dans cette période de concerts ?
C’est vrai qu’on a déjà plus d’une quinzaine de dates. Pour moi, c’est toujours un immense bonheur de prendre la route surtout que pour cette tournée je suis porté par un orchestre. Un orchestre qui apporte une émotion toute particulière. La route c’est ce qui me manque le plus quand je ne fais pas de musique. Cette itinérance me fait vivre des choses importantes.
D’ailleurs, qu’allons nous voir sur scène ? Quelle formation est au programme ?
On sera 16 sur scène avec des cordes, des voix et des musiciens traditionnels (batterie, basse…) dont moi à la guitare notamment. C’est une formule qui m’apporte beaucoup d’énergie. J’ai de la chance de les avoir sur scène avec moi car ils amènent tous quelque chose de fort et de magique. Il y a une véritable alchimie s’opérant entre nous sur scène. Ma musique prend une réelle envergure grâce à eux. Quelque chose de virevoltant, de très intime et à la fois très fort.
Parlons de cet album éponyme très personnel rompant avec les précédents. Comment les gens ont appréhendé autour de vous ce projet singulier ?
C’est une aventure des plus belles. Peut être que les gens ont senti que le projet me tenait à cœur. C’est un projet intime avec un sujet personnel difficile à aborder mais j’étais très clair sur ce que je voulais dès le départ. Quand on est sûr de ce qu’on veut faire au moment d’enregistrer, les regards changent et j’ai eu de la chance d’être soutenu. Le pari est réussi, le challenge est relevé et le regard des gens sur l’album me prouve que je ne me suis pas trompé.Ce fut un pari musical par sa richesse musicale, par ses arrangements. C’est un album chaleureux , pas guindé et pas présenté comme une coquetterie. Il est vraiment ce que je suis et ce que j’aime de la musique.
Un album personnel visible aussi sur la pochette. On y voit juste votre nom, la main sur le cœur et le regard droit, comme pour nous livrer ce qu’il y a à l’intérieur…Comment est née cette idée ?
Ce n’était pourtant pas une photo décidée. Julien est venu pour une session et on voulait quelque chose de direct. Il fallait faire ressortir l’intime sans pose, sans concept, juste une présence.Mon projet me demandait une certaine vérité de bout en bout. Comme pour le choix de la musique et s’entourer d’un orchestre. Je voulais faire honneur à la musique qui me fait vibrer depuis toujours. La musique orchestrée des années 60.
Est-ce que votre façon de faire de la musique et surtout d’écrire des chansons sont différentes qu’avant ?
Je ne me suis pas posé de question. J’ai écris la première de façon assez brute, où j ‘ai pu m’exprimer de la meilleure des manières. J’ai hésité quand au thème de la séparation mais c’est venu naturellement. J’ai opéré un lâché prise de chanson en chanson. J’ai ouvert une porte sans faire appel à mon imaginaire comme sur les précédents pour créer des personnages et des histoires. Avant il y avait une frustration de ne pas savoir manier les sentiments, d’où mes personnages. Là il y a une nouvelle écriture, plus douloureuse mais plus simple. J’ai tellement de choses en moi qu’il fallait savoir comment bien l’exprimer.
Et musicalement ?
C’est la phase qui demande beaucoup mais je ne me suis pas posé de question. J’ai travaillé de façon ludique pour faire quelque chose de bien. Partir du bruit pour le façonner sincèrement même s’il reste un travail sur l’émotion.
A l’écoute de l’album, on vous suit de la première à la dernière chanson, comme lors d’un chemin avec des étapes pour aller de mieux en mieux. L’album a été pensé comme un voyage ?
Dans un dernier temps, j’ai réalisé l’ordre des chansons pour façonner un voyage dans la rupture. On sent que les sentiments évoluent et que je passe par plusieurs phases. Je voulais faire ressentir tout cela dans les chansons et dans une écoute globale.
Pour finir par une chanson optimiste « A bientôt, renouveau ». Vous ouvrez la porte à l’espoir ?
Tout à fait. Je l’ai écrite quand j’allais un peu mieux. Aller vers un renouveau, parler d’espoir. Même si la douleur est chevillé au corps, le temps fait son œuvre et j’y entrevois une éclaircie que j’ai mise en musique dans cette chanson.
C’est difficile d’évoquer ce genre de sujet en promo ?
Je suis précis dans mes chansons, et j’ai tout mis dans cet album. Ce fut dur sur le moment mais j’ai un certain recul aujourd’hui. Je suis dans un autre état d’esprit me permettant d’expliquer un peu mieux ma démarche qu’au début. Mais ça sera toujours moins fort que des textes, qu’une chanson.
Le besoin d’écrire est très présent dans votre quotidien ?
Je suis épanoui quand j’écris. Et j’écris quand j’en ai besoin. J’espère pouvoir enchaîner au maximum et continuer d’écrire le plus souvent possible.
Quelle est votre relation avec Toulouse où vous jouez ce mardi soir ?
J’ai une vraie relation avec Toulouse puisque j’y ai vécu 2 ans et demi pendant mes études. C’est un endroit que j’aime bien et qui marque une période de construction dans ma vie. Je me suis lancé depuis Toulouse dans les bars et studios.
Une des plus belles chansons de l’album est « Berlin ». Une chanson pour petite fille pour évoquer le divorce. Qu’est ce qu’elle en a pensée ?
C’est une chanson qu’elle aime beaucoup. Je voulais prolonger le discours rassurant et chaleureux qu’on a avec sa mère. C’est un état de fait, un vécu. Je suis content de laisser cette petite trace en musique après tant d’aventures.
Que puis je vous souhaiter pour la suite ?
J’espère continuer d’être autant épanoui qu’actuellement et que cela dure le plus longtemps possible et faire grandir ça. J’espère aussi pouvoir être inspiré et poursuivre l’aventure lancée par cet album.
Renan Luce en concert
Le 17 décembre 2019
Casino Barrière de Toulouse
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