mercredi , 2 avril 2025

Interview : Rencontre avec Cocoon

Rencontre avec le duo de Cocoon, lors de leur concert au Week end des curiosités.

Parti de Clermont-Ferrand il y a quatre ans, le duo Cocoon a fait un beau voyage. Leur premier album, My Friends All Died In A Plane Crash, folk et imaginaire a connu un succès international, les embarquant dans une tournée qui les aura menés aux Etats-Unis, en Chine ou en Australie, et qui aura permis au groupe formé par Mark Daumail et Morgane Imbeaud de vérifier que ses pouvoirs d’attraction pouvaient abattre les frontières. A la sortie d’un tel tourbillon, lorsqu’il leur aura fallu envisager l’épreuve d’écriture en vue du second album, Mark et Morgane ont vite compris qu’ils ne pourraient plus très longtemps compter sur la seule étoile de leur jeunesse pour guider leur inspiration. Ce nouveau voyage entrepris par le groupe conduit aujourd’hui à Where The Oceans End, dont le titre déjà ouvre les voiles à de grandes ambitions vagabondes. En s’enfermant pour écrire les nouvelles chansons, Mark Daumail s’est vite laissé gagner par cet exotisme maritime qui donnera sa trame romanesque et dépaysante à l’album. Portés par des fantasmes littéraires et picturaux nés de l’héroic fantasy, de l’Histoire Sans Fin, des jeux vidéos ou encore des contes prodigieux du roi japonais de l’animation, Hayao Miyazaki, Morgane et Mark ont ainsi imaginé l’histoire d’une baleine baptisée Yum Yum qui embarquerait le groupe pour un périple parabolique dont chaque chanson constitue une étape.
Rencontre avec ce duo rafraîchissant.

Pourquoi avoir accepté de venir au Week-end des Curiosités?
Morgane: Parce que c'est le Bikini qui organise et qu'on les aime beaucoup, faut savoir qu'on a un tourneur, mais on prend quand même les décisions nous même, il nous parle de ce qu'il a trouvé, des festivals de l'été et là on a dit oui tout de suite. Disons que le Bikini, avec Hervé le directeur de la salle il y a une ambiance hyper conviviale et à chaque fois ça se passe super bien, et puis c'est lui qui fait à manger, enfin c'est génial, c'est un peu le papa!
Il est réputé pour ça, et c'est super bon, incroyable. Donc voilà pour nous c'était évident qu'on allait jamais refuser ça!

Et le fait qu'il y ait des curiosité en plus, plein de nouveautés autour ?
Mark: Oui c'est bien, mais on ne le savait pas, c'est pas ce qui nous a fait venir. Ce qui nous a fait venir c'est le fait que ça soit le Bikini qui organise, et après là on a vu qu'il y avait plein de trucs nouveaux, je connais aucun groupe là, aucun à part Gaëtan Roussel.

On va parler du match tant qu'à faire?
(le concert avait lieu le jour de la demi-finale Stade Toulousain – Clermont et toute l'équipe de Cocoon était aux couleurs de Clermont)
Morgane: Ouais, on s'est mis un peu le mot d'ordre, on est de Clermont Ferrand, et moi je suis retournée vivre là-bas, et toute notre équipe technique est de Clermont Ferrand, donc du coup c'est assez rigolo, et on s'est dit : "On est à Toulouse le soir même"  donc c'était assez marrant.
 
C'est dur de ne pas pouvoir suivre le match?

Morgane: J'en suis pas à ce point là!
Mark: Moi je suis de Paris donc je m'en fou un peu, mais je suis le mouvement.
Morgane: Moi je suis curieuse, je commence à m'y intéresser de plus en plus, en croisant les joueurs c'est assez marrant, il y a un côté que je trouve hyper beau finalement.
Mark: Moi j'aime bien l'association sport/musique, je trouve ça hyper bien! Il y a une compile qui est sortie sur des musique qui parlent de sport, il y a des groupes comme The Smiths ou Oasis qui ont fait des chansons qui parlent de football, ou de certains joueurs, et il y a des chansons magnifiques! Certains mélangent le sport et la musique et je trouve que c'est quelque chose sur lequel on ne chante pas assez.

C'est quelque chose qui vous intéresserez de chanter là-dessus, même si c'est peut-être pas votre univers?
Mark: Oui, pas forcément sur le football ou le rugby, mais ouais grave, on a beaucoup parlé de natation dans notre dernier album, on nage on nage on nage pendant tout l'album, et je vois pas du tout pourquoi ça serait incompatible! Il y a pas mal de groupe anglais comme Kasabian qui ont fait ça, ils adorent le foot de toute façon en Angleterre, mais je suis sûr qu'il y a moyen de faire ça, nous on va faire: folk et waterpolo (rire)!

Pour en revenir au dernier album, quel est son univers?
Morgane: natation!
Mark: natation! (rire)
Morgane: Non en fait c'est un parcours initiatique, c'est l'histoire d'un garçon et d'une fille qui rencontrent une baleine, on a recréé une map monde, entre fiction et réalité. On rencontre une baleine, sur une île, sur les pans de la montagne, ce qui représente un peu d'où on vient! Et cette baleine va nous servir de moyen de transport pour nous balader d'îles en îles, donc il y a des îles complètement inventées, comme Sushi, et il y a des villes très réelles comme Miami ou New York, et du coup c'est un peu le résumé de tout ce qu'on a vécu ces trois dernières années. Donc on était parti sur le thème du voyage parce que c'était les premières fois où on a eu la chance de partir, en Australie, au Canada, en Chine, et c'était un peu comme un rêve éveillé, surtout quand tu sais que tu y vas pour jouer de ta passion, pour jouer de la musique, c'est génial! Du coup Mark est parti dans cette histoire la, et c'est vrai que moi j'avais composé  une chanson en parallèle par rapport à ce thème là aussi.

Donc c'est les voyages qui ont entrainé l'album plus qu'autre chose?
Morgane: Voilà c'est à dire que même par rapport au titre "Where the oceans end" ça peut être une question, ça peut être une affirmation, c'est un peu l'étape qu'on a tous à un moment donné je pense dans nos vies, c'est pour ça que c'est comme d'habitude une histoire complètement inventée ou il y a plein de choses cachées qui parlent vraiment de nous.

C'est un voyage initiatique sur les trois ans de Cocoon depuis le début?
Morgane: Voilà c'est un peu ça, puis c'est vraiment l'étape finale de grandir aussi, ça a changé beaucoup de choses dans nos vies privées, quand on a commencé Cocoon on avait 18 et 20 ans, et maintenant on en a 26 et 24, donc voilà on a grandit un peu.

Une évolution en trois ans, comment vous avez vécu ce succès?
Morgane: Plutôt bien, pour l'instant ça se passe plutôt bien, disons que l'entourage est très important dans ces moments là, il y a des hauts et des bas, comme dans tout, mais on l'a plutôt bien vécu, il faut savoir le gérer, il faut savoir se protéger, garder sa vie privée.

On ne vous voit pas très souvent dans les médias, vous restez assez simple de ce coté là:
Morgane: Oui, c'est important, c'est vrai qu'au départ on ne voulait pas se montrer, donc même sur la pochette c'est vrai que c'est une image, cette peinture avec cette baleine, on ne voulait pas vraiment se montrer! Par contre je ne vais pas dire qu'on est obligé, mais c'est ce qu'on nous dit, qu'il y a un problème d'identification parce que les gens peuvent connaitre la musique mais pas forcément le groupe, et alors nos têtes encore moins, mais je trouve pas ça gênant, ils disent que c'est un problème, moi je trouve que c'est plutôt une chance. Oui, parce qu'on connaît plus l'univers de Cocoon,c'est à dire l'imaginaire et tout ça?

Mark: Ouais, je pense qu'au niveau du grand public on n'est pas des Christophe Maé et compagnie, eux ils sont identifiés, mais moi j'ai pas envie d'être comme eux, je préfère rester au stade juste en dessous, où t'es encore assez protégé, mais mine de rien on nous reconnaît quand même beaucoup dans la rue, mais il n'y a pas ce côté super star, et ça c'est super, je ne pourrais pas avoir une vie de mec comme Nolwen Leroy!

Vous avez peur après que votre musique vire vers le commercial?
Mark: Non pas du tout, il y a des groupes comme ça qui ont eu une notoriété d'un coup, qui ont eu un million d'album vendus comme Phoenix par exemple, je pense que leur musique n'a pas tendu vers ça, l'album il est fait avant la notoriété, donc l'album ne changera pas après!
Morgane: Et puis le commercial aujourd'hui ça veut plus rien dire je pense, à partir du moment où tu mets ton CD à la Fnac il est commercialisé, même en auto-production!

Quand je vous disais commercial c'était plus dans votre création?
Mark: Moi je trouve ça cent fois plus commercial de vendre sa musique à une pub comme on l'a fait, et de l'assumer, que de passer chez XFactor, et en plus on ne l'a pas fait dans un but commercial mais vraiment je comprendrais qu'on nous dise "Vous êtes quand même hyper commerciaux parce que vous avez vendus votre musique à Taillefine", là je me serais dis "ouais bon il a pas tord", c'est de la musique pour vendre un yaourt, mais bon la musique existait avant en fait, c'est eux qui sont venus à nous!

Morgane: Pour XFactor, c'est ça qui est dommage aujourd'hui c'est que dans ce genre d'émission les gens s'intéressent plus à la télé réalité qu'à la musique, et c'est pour ça qu'on est content qu'on ne nous reconnaissent pas tant que ça, et qu'on ne voulait pas se montrer au départ! Au moins les gens qui aiment Cocoon, ils aiment la musique avant tout, et ne s'identifient pas forcément à deux personnages.

Mark:
Mais si le prochain album rencontrait un plus grand succès commercial, ça ne nous dérangerait pas non plus qu'on nous reconnaissent plus dans la rue, mais ça dépend de la musique que tu fais, des fois tu sais pas pourquoi. Moi, un morceau comme Chupee je pensais pas que ça serait un succès, du coup ça nous a surpris les premiers.

Surtout qu'en France il n'y a pas encore de groupe dans votre style, vous êtes arrivés comme ça à un moment donné, ça a surpris tout le monde, comment vous avez géré ça?
Mark: Tu peux le gérer que bien, c'est hyper agréable mais en même temps tu dois savoir faire attention parce qu'on peut te contacter pour de mauvaises raisons, faut faire gaffe à ton entourage aussi, mais c'est normal je pense, comme tout groupe qui marche on a fait les bons choix. Ce qui me fait marrer aujourd'hui c'est que j'ai l'impression que le premier album était beaucoup plus commercial que celui là en fait, le premier a servi à six films, huit pubs, alors que le deuxième rien, il est juste passé à la radio normalement, et il marche mieux que le premier, on est déjà disque de platine. Donc c'est ça aussi, peut-être que le premier album on l'a un peu trop tabassé, on avait tellement envie de décoller. Ce qui est bien c'est que quand le premier album se vend tu peux avoir assez d'argent pour faire le deuxième, et notre deuxième album a couté très cher, on a fais deux mois de studio, dont un mois et demi à Londres, avec les musiciens de Radiohead et de The Divine Comedy et ça a couté hyper cher. Donc voilà, on avait envie de faire cet album là, et peut-être que pour le troisième on sera moins gourmand, mais ce qui est bien c'est qu'un album finance l'autre.

Et l'évolution comment elle se fait? Parce qu'on sent une évolution sur votre deuxième album.
Mark: Ouais mais on a pas non plus tout chamboulé!

Est-ce que vous pensez un jour bouger un peu plus de choses dans votre musique?
Mark: Ca serait bien ouais, je pense qu'à partir du moment où Morgane va plus s'investir dans les compos ça va changer, parce que forcément il y aura une nouvelle individualité dans les compos, donc ça ne peut que changer!
Morgane: Sur le deuxième album, moi j'en ai composée qu'une.
Mark: Sur le premier j'ai composé les douze chansons, et sur le deuxième, onze.

Vous aurez peut-être la force de quelqu'un d'autre?

Mark: Ca serait trop bien, j'aimerais bien commencer à mélanger le "Morgane et moi" avec autre chose, ça changerait beaucoup de choses, et si jamais ça ne fonctionne pas on pourra essayer de composer avec d'autres instruments, là maintenant je me suis mis au clavier, et Morgane à la guitare, donc ça peut être pas mal d'inverser les rôles. Moi je sais que je compose vraiment différemment, je fais des chansons hyper pop au clavier, alors qu'à la guitare je fais plutôt des ballades!

Morgane: Moi pareil, je reprends des cours de piano, parce qu'il faut toujours avancer à mon avis, mais c'est vrai que du coup sur les boucles et les choses que je commence à refaire, c'est beaucoup moins ballade qu'avant!

Mark: Moi j'aimerais bien que le troisième album soit un peu plus rythmé, mais le problème c'est que les gens nous le reproche, il faut savoir que les personnes qui ont craqué sur le premier album ils ont craqué sur le mélange des voix, sur les ballades, et sur la douceur du truc, mais moi ça me gave le folk aujourd'hui, j'en peux plus! J'ai envie que sur scène aussi on envoie plus! On a une vrai volonté de faire danser les gens, j'aimerais bien un jour, pas forcément pendant tout le set mais pour deux ou trois morceaux! L'autre jour on a vu Beth Dito, du groupe Gossip, qui a  joué juste après nous, il y a trois jours et elle arrive toute seule avec un DJ, et quatre danseurs, et on s'est dit: putain c'est quand même hyper mauvais gout! T'avais les quatre danseurs qui faisaient comme dans les années 80, chorégraphie et tout, et ça défonçait en fait, il n'y avait aucun complexe, ça restait artistique, elle dégage une énergie énorme, et j'ai adoré! C'était à deux doigts du mauvais goût, et elle est pas tombé dedans une seule fois, et elle fait danser les gens pendant 1h30!

On va parler de la scène, par rapport au studio c'est quelque chose que vous préférez?
Mark: Non moi j'aime moins, je préfère le studio.
Morgane: Moi je trouve ça complètement différent mais c'est compatible.
Mark:
La scène, c'est juste que des fois ça se passe mal, et j'aime pas, je suis trop perfectionniste, et quand il y a un problème ça m'énerve, j'aime pas ça. Je m'aperçois que plus on est nombreux sur scène moins tu es en maitrise du truc, parce que il y en a un qui peut faire une couille et finalement voilà tu ne peux pas maitriser alors qu'à quatre tu es plus précis, mais c'est chiant parce que tu ne peux pas maitriser les autres. Moi il y a un moment où j'en avais marre d'aller sur scène, il y a des fois où t'as pas envie, et les gens te reproche ça, alors que toi t'as pas le droit de dire ça normalement, c'est ton métier! Mais des fois j'ai l'impression qu'on force les artistes à monter sur scène pour défendre leur album alors que parfois un album peut exister tout seul, regarde Portishead leur troisième album a marché sans la scène, il y a des artistes qui ne sont pas obligé d'aller sur scène. Moi je sais que je veux en faire de moins en moins, et faire plus de disques, travailler plus le son, en studio il y a moyen de faire des trucs tellement beaux! Des fois sur scène ce qui est horrible c'est que tu t'en veux, tu te dis: merde il y a plein de groupes qui aimeraient être à ma place et jouer ce soir, la salle est pleine et j'ai pas vraiment envie, alors après une fois sur scène tout de suite ça marche, t'oublies ça, mais des fois j'aime pas cette sensation que tu peux avoir cinq minutes avant de monter sur scène où tu fais "pfff pas ce soir" et je trouve ça hyper humain de l'avouer, il y a plein d'artistes qui ne l'avouent pas!

Morgane:
Mais c'est normal aussi, on est pas des robots, quand tu fais une tournée pendant un moment, ou même si tu apprends une mauvaise nouvelle dans la journée, ou si tu es fatigué, c'est normal de pas être pareil tous les soirs.

Mark:
Là tu vois ça commence à tirer, ça fait depuis le mois d'octobre qu'on est sur scène , on a fait 50 ou 60 dates, c'est beaucoup quand même, on aimerait bien être plus chez nous. Mais aujourd'hui c'est cool, je suis trop content d'être là, mais tu peux vite culpabiliser de ne pas avoir envie, surtout quand t'es sept sur scène, s'il y en a même qu'un qui n'a pas envie, les six autres le sentent.

Vous êtes lassé des fois?
Mark: A la fin de la tournée du premier album moi je ne voulais plus aller sur scène, j'étais malade, je suis tombé malade, j'ai du prendre six mois d'arrêt avant de pouvoir remonter sur scène, impossible!

Je t'ai vu avec un plâtre une fois sur scène!
Mark: Ouais alors là j'étais tombé en scooter, c'était drôle! C'était dur de rester juste derrière le micro et de juste chanter! C'était à Garorock, le pire concert de notre vie, c'était un public de rappeurs, ils s'en foutaient. Ce festival je pense qu'on le refera…. jamais, j'aurais trop honte, ou peut-être comme une vengeance, pour le troisième album! Et puis au début tu veux tout faire, tous les festivals qu'on te propose, parce que c'est mortel, et je me dis qu'aujourd'hui il y en a plein qu'on a fait trop tôt, on n'était pas prêt on faisait un trop petit son, pour un énorme truc comme ça!
Morgane: Sauf qu'au début tu as souvent la peur de ne pas pouvoir le refaire, donc tu acceptes tout. On est bête parce qu'on se dit que ça peut s'arrêter demain, alors que non ça ne s'arrête pas d'un coup, mais en même temps c'est difficile de dire non.

Le Printemps de Bourges vous l'avez fait?

Morgane: Ouais deux fois, c'était drôle.
Mark: Ouais ils te disent: "on vous file 20 000€, vous allez jouer 1h", je dis un faux chiffre mais c'est vrai que tu es payé pour y aller.

Et puis le Printemps de Bourges, c'est la notoriété.

Mark: Ouais mais au bout d'un moment tu ne t'en rends même plus compte, je sais que au tout début on aurait accepté n'importe quoi, alors que maintenant le Printemps de Bourges c'est comme faire celui-là, ou un en Chine, c'est une date comme une autre, faut pas voir les festivals avec leur prestige sinon tu te mets la pression, et c'est horrible. Même l'Olympia on a fait deux dates il y a un mois et j'ai essayé de le voir comme une date normale, mais c'est très dur à l'Olympia, tu arrives et t'es flippé, c'est dur de rester simple dans ce métier.

> Photos de Dancers in Red, Oh la la, Cocoon et Gaëtan Roussel au Week-end des Curiosités

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