Echappé du groupe Revolver, Ambroise repart avec un nouveau projet intense : Sage. Rencontre avec une des sensations musicales de 2015 avant son passage en première partie de The DO, di-manche à Toulouse.
Cet ex membre de Revolver revient en solo piano , machines et voix, un univers intime et foisonnant . Entre chanson et volutes électroniques. A la production, on retrouve un membre du duo The Shoes. Mais c’est surtout l’univers personnel de Sage qui marque le plus. Rencontre avec Ambroise.
Dans quel état d’esprit es-tu avant de débarquer à Toulouse en première partie de The DO dimanche soir ?
Je suis excité de repartir sur la route avec ce nouveau projet. C'est le meilleur moment de la vie d'un musicien la tournée. Là, je fais une première partie qui est un exercice très différent. Le fait de faire découvrir mon univers et ma musique à un public non destiné à ma personne, c'est un réel défi. Je ferais donc ça de la meilleure façon possible afin d'ouvrir la soirée à l'un des groupes phares de la scène française actuelle.
Faire une première partie après avoir été une tête d'affiche avec Revolver est un véritable défi, non ?
C'est redémarré à zéro. C'est hyper différent d'être seul. Ce n'est pas, d'abord, la même façon d'ap-préhender la scène. Je me retrouve seul devant les spectateurs et la communion opère mieux, je trouve, sous cette forme. La plupart du temps, ils sont séduits par la prise de risque de découvrir un chanteur seul sur scène derrière ses instruments. Ils sont aussi plus attentifs. Ce qui change aussi, c'est l'avant et l'après concert. Tu te retrouves vraiment seul. Tu n'as personne avec qui débriefer le concert à la sortie de scène. Du coup, tu es dans un flou total à ce moment-là. Il y a des avantages et des inconvénients de faire quelque chose de nouveau et que tu ne maîtrise pas forcement.
J'ai l'impression que tu as besoin de défi dans ta carrière. Que tu veux aller vers quelque chose que tu ne maîtrise pas forcement. Non ?
J'ai la même impression oui ! C'est la meilleure façon pour moi d'être continuellement inspiré. D'être tout neuf. J'aime me poser de nouvelles problématiques sans jamais avoir trouvé le truc, la recette parfaite. J’emploie d’ailleurs jamais la même façon de faire. Etre créatif, c'est se remettre en question aussi. Là, pour Sage, il me fallait quelque chose de vraiment nouveau, loin de Revolver. J'avais des choses à dire assez personnelles. Je me voyais mal refaire le son de Revolver en solo.
D'ailleurs, d'où vient le nom de Sage ?
Sage vient de Sagittaire. C'est mon signe astrologique. Il me fallait un nom qui me définisse. Une sorte de double pour oublier le prénom d'Ambroise le temps d'un projet.
L'histoire raconte que c'est à la suite d'un cambriolage de tes guitares, dans ton appartement, lors d'une tournée de Revolver en Australie, que t'as choisi de te mettre au piano. Ce fut un déclic ?
Un déclic…indirectement oui ! Ce fut quelque chose d'inconscient, je pense. Même privé de guitare, j'ai besoin de composer et de faire de la musique. Là, il m'en restait une que j 'avais en tournée avec moi. Mais, j'ai trouvé qu'écrire et composer au piano m'ouvraient de nouvelles possibilités. Je pouvais m'affranchir de ce que je créais avant plus facilement.
Tu n'écris donc plus à trois comme pour Revolver. Le processus créatif a donc changé. La mélodie vient avant l'écriture ou pas ?
Les deux. Ça peut être des bribes de mot ou des mélodies. Mais je pars surtout de la musique, des mélodies que je ressasse longuement avant d'aller vers un thème. Je pars de la musique puis arrive le texte. Dans une chanson, les deux sont primordiaux mais la musique vient plus facilement à moi dans un premier temps.
Quels ont été tes influences pour ce projet ? Je pense notamment à Anthony and the Johnson pour « In Between ».
J'ai énormément écouté Neil Young du début des années 90 où il semble très apaisé et surtout plus acoustique. Mais il y a énormément d'influence comme John Lennon au piano, et James Blake pour le côté production des morceaux. Mais, je pense que c'est la rencontre avec Benjamin Lebeau de The Shoes qui a été le plus important. Lui, il a apporté le décalage en plus à ma musique. Une certaine violence, un recul sur les morceaux.
Loin de Revolver, tu trouves ici un son plus Electro. C’est un souhait dès le départ du projet ?
Je souhaitais vraiment me tourner vers l'Electro. Je pars du classique, j aime le son digital mais l'electro s'imposait à moi. Ça c'est précisé petit à petit. Au départ, je voulais une musique à la fois classique et futuriste. Au fil des démos et des chansons, un son est vraiment sorti pour l'EP. Ce fut plus compliqué pour « In Between » par exemple. On a travaillé 45 versions avant de revenir à la première avec uniquement le piano et une explosion sonore sur la fin.
La présence de Benjamin Lebeau donc t'a donc apporté une approche sonore différente ?
Oui, il apporte vraiment autre chose. C'est un projet que je voulais très personnel mais la rencontre avec Benjamin fut salutaire. On est très fier de ce qu'on a fait. L'avantage c'est que lui il est produc-teur et qu'il veut qu'on soit satisfait à 100% avant de finaliser un morceau. On ne vient pas du même univers, ni même n'avons un point de départ commun. Au final, ça ne gêne pas trop car on a fait la musique qu'on voulait aussi exigeante soit elle et sans compromis.
Le superbe EP promet donc un album assez rapidement. Où en es-tu ?
On travaille actuellement dessus. Tous les morceaux sont actuellement composés, il ne reste plus qu' à les réaliser, les mettre en forme et prendre le temps. Je pense qu'il sortira au milieu de l'année prochaine. En attendant, c'est la tournée et le tournage actuellement du clip de « In Between ».
Les autres membres de Revolvers ont bien accueillis ton projet ?
Plutôt oui. J'ai fait appel à l'Orchestre Code créé par Jerémy pour la musique. Et mon autre compère faisait le tour du monde pendant la création de l'EP mais ils sont assez contents de ce que j'ai fait. Enfin, c'est ce qu'ils disent (rires).
Enfin, que penses-tu de Sage ?
Je pense que c'est de la balle (rires). C'est un projet très personnel, sans compromis. C'est le début d'une aventure, une naissance. Je suis curieux de voir où ça va aller. J'espère que l'idée de départ de faire quelque chose de nouveau plaira et fonctionnera.
The DO + Sage
Dimanche 9 novembre à 20h au Bikini
Réservations : www.lebikini.com
SAGE EP 'In Between' out Now – http://smarturl.it/sage-inbetween
CD AVAILABLE here only – http://www.label-gum.com/collections/…
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