lundi , 10 mars 2025

Interview – Shaka Ponk : « Le public nous galvanise « 

 

Ce soir, le groupe agité Shaka Ponk dévorera la scène du Zénith de Toulouse. A cette occasion rencontre avec Steve, le clavier du groupe.
 
Né entre Paris et Berlin au début des années 2000, Shaka Ponk est un groupe de rock mutant associant effets graphiques, musiques et vidéos activistes. Entre bidouilleur de talent et véritable geek en dehors de la scène, Shaka Ponk se mue en bête sauvage une fois le soir arrivé. Le clavier du groupe, Steve, nous explique cette relation entre le groupe et la scène mais aussi entre la musique et la vidéo. Car avant tout, Shaka Ponk est un groupe de bosseurs talentueux et touche-à-tout. Rencontre.
Vous êtes en pleine tournée après un été chargé avec de nombreux festivals. Comment va Shaka Ponk dans cette émulation ?
Ça va ! On est un peu, comment dire, à donf'. On est secoué de tous les côtés avec les dates qui s’enchaînent. Actuellement, on prépare Bercy en plus de faire quatre dates cette semaine, cinq la semaine passée. Là, on travaille sur la route, pour être au top pour l'apogée de notre série de concerts. C'est un peu dur physiquement. Mais nos douleurs laissent place à la joie de monter sur scène. Le public nous galvanise. Quant tu arrives sur scène, tu dois faire le show, même s'il est bien rodé avec de nombreux automatismes, on se laisse de nombreuses libertés. Malgré tout, nous sommes portés par les gens…
 
Vous êtes d’ailleurs de vraies bêtes de scène. Il y a un côté animal chez vous : une libération après de longues heures de travail ?
On travaille tellement préventivement en amont que quand on nous lâche dans le parc, on court ! C'est notre sport de fin de semaine la scène. Tu sais, Shaka Ponk est composé de Geeks qui deviennent des bêtes sur scène. Dans notre travail, on reste très méticuleux alors que sur scène il y a un vrai lâché prise. Deux choses différentes. On adore le contraste. On est remonté à bloc.
 
Vous avez aussi pris conscience que la scène devait être un show avec de la vidéo. C'était la suite logique de votre travail ?
Toujours. On ne peut séparer la vidéo de la musique. Au départ, la vidéo demeurait notre vraie passion. Puis la musique est devenue omniprésente. Shaka Ponk est un groupe de rock désormais, avec ses chansons. L' idée de départ était de garder la vidéo comme un atout hyper présent. On essaye de marier les deux. Mais attention, on ne veut pas que ça devienne uniquement un show visuel. Ce n'est pas verrouillé. Certainement très léché, mais il y a un côté très organique, très humain. Très rock.
 

 
 
Quelques mots sur votre dernier album. Il a été écrit sur la route, c'est ce qui lui donne, d'après toi, sa force live ? Son énergie ?
Effectivement, on a composé l'album dans l'année de la tournée. On l'a enregistré aussi sur la route, dans le bus. Comme je te disais, on est des vrais geeks. On se balade toujours avec un sac qui contient un ordinateur et le matériel nécessaire pour travailler. On gère tout par ordi, même sur scène d'ailleurs. On en joue alors que d'autres, plus puristes, s'inquiètent de cette technologie. C'est sympa, même si on peut penser que c'est dangereux. En cas de plantage par exemple . Mais tous nos instruments sont branchés sur ordinateur. On découvre les logiciels et on travaille dessus avec passion. Ça donne notre son, notre patte. Et, puis il y a eu beaucoup de progrès dans ce domaine là. Donc pour cet album, on a tous fait sur ordinateur, dans le bus lors de la tournée.
 
C'est le côté bidouillage de Shaka Ponk ?
Tout à fait. Un côté bricolage assez détourné. Parfois, on ne le fait pas exprès. On bricole, on essaye, on tente des choses quitte à reprendre. Certains accidents donnent des idées. Sur scène, on fait tout sur ordi car ça nous ouvre le champ des possibilités. C'est assez cool et nous sommes les seuls à avoir cette sonorité.
 
Sans trop analyser, comment juges-tu l'évolution musicale depuis les débuts avec tous ses bricolages ?
J'en sais rien. On a évolué au feeling. A l'instinct. On a pas trop vu ce qui s'est passé, en fait. Au départ, c' était un peu de la fusion métalo funky rock qui s'est transformé sur le dernier en quelque chose de plus pop, avec des connotations sixties. On compose surtout avec des images dans la tête, avec de la couleur. Sur le prochain, on ne sait pas encore dans quelle couleur nous prendront. En tout cas, il y aura un virage c'est certain, tout en restant Shaka Ponk. Faut savoir que pour un album, on compose près de 80 morceaux avant de trouver une espèce de direction. Quand on a le premier morceau, on avance dans cette direction. On a surtout besoin de travailler, d'exprimer nos émotions. Je n'ai aucune idée de ce que sera la suite, mais cet album nous correspondra.
 
D'ailleurs,Shaka Ponk a une véritable base de fans.
C'est génial que tu parles des fans, oui. Ce qui est intéressant autour de notre projet, c'est de voir la position des fans. On a une communauté active et assez dense. Et puis, on travaille dans ce sens là. Pour ceux qui seraient intéressés, on a une web Tv où on y voit l'envers du décor. Il y a de l'espoir, de nombreuses possibilités pour les gens, comme nous, qui veulent créer des choses. On peut faire des trucs de son côté sans personne. C'est ce que nous faisons. Le tout est de se débrouiller. On ne veut pas de contraintes qui nous empêcheraient de créer. Aujourd'hui, tu n'as plus besoin de label pour se construire. C'est un message qu'on essaye de maintenir: ne pas savoir faire des choses ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'y mettre. C'est en tâtonnant qu'on découvre des choses.
 
Parles moi de Mr Goz, ce singe virtuel qui vous suit depuis les débuts du groupe. Il est un peu la critique de notre société ?
Goz est le premier membre du groupe. Le membre fondateur, même. Au départ, on était une bande de potes qui faisaient de la vidéo, il n' était pas question de se montrer sur scène. Finalement, un jour, l'ordi a planté, il fallait donc assurer. Et ce fut la chute (rire). Mais c'est mieux car il y a une véritable interactivité entre le visuel et la scène. Goz aime bien le rock, et on le fait chanter de nombreuses chansons sur l'évolution de l'homme. Comme quoi on a mal tourné, qu'il a honte de notre évolution, lui qui est resté aux origines. C'était plus confortable pour nous de mettre ses mots dans la bouche d'un singe. Depuis, il est toujours là. 

 

 
Goz, on le retrouve aussi dans vos clips. Des clips faits maison comme le dernier, Let's bang.
J'aime bien ce clip. Au départ, il y avait déjà une vidéo dont on avait confié les manettes. Finalement, on l'a refait car cette chanson devait ressortir. C' était notre premier single sur l'album mais tout le monde s'en foutait. On l'a refaite assez rapidement. On voulait faire un pied de nez à la censure en expliquant que la nudité ne voulait pas forcément dire pornographie. On se fait d'ailleurs jeter de Youtube assez régulièrement. Il y a des vidéos hyper vulgos qui ne sont pas censurées alors que nous oui. Et puis, le clip est rigolo.
 
Pour finir, j'ai l'impression qu'il y a une vraie harmonie entre vous. Vous vous galvanisez les uns les autres ?
Oh oui ! On aime ce qu'on fait. Du coup, tout le monde travaille dans la même direction. Il y a une énergie de dingue. On a hyper envie pour la suite et sur chaque date. Et puis, tu sais, de plus en plus de gens s’intéressent à nous, c'est donc plus galvanisant pour nous. D'autant plus qu'on s'éclate.
 


Shaka Ponk au Zénith de Toulouse
Le 24 octobre à 20h30
Tarifs : 32,80/35€

Informations et réservations :
www.lebikini.com

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