dimanche , 6 avril 2025

Laurent Honel des Fatals Picards : » Sur scène, on donne de la hauteur à notre Musique »

Ce soir les Fatals Picards se retrouvent au Bikini, l'occasion pour nous de rencontrer Laurent Honel, guitariste des Fatals Picards qui revient  sur le nouvel album du groupe, sur les fatals et aussi tout le reste : Interview.
             
Nouvel album. Nouvelle tournée. Petites chansons sociales sur notre quotidien parfois au vitriol, parfois drôles et acerbes. Les Fatals Picards se sont imposés sur la scène française au fil du temps. Du ton rieur des premiers albums au ton fort des derniers en passant par des histoires dans la lignée du Renaud début année 80, les Fatals ont su se renouveler en chantant notre monde. Dans Coming out, ils reviennent plus rock et parlent de sujet aussi vaste que Yannick Noah, l'homosexualité ou encore de politique. Et, toujours avec un détachement qui leur est propre. Alors, quand la possibilité de rencontrer Laurent Honel, guitariste et scribouillard du groupe nordiste, s'est présentée… ben nous on s'est jeté sur l'occasion. A raison. Retour sur ce nouvel album, sur les fatals picards et sur le reste tant qu'à faire. Et après, direction le Bikini pour assister au concert.

Qui sont les Fatals Picards ?

C'est quatre personnes qui au grès des formations, des rencontres, des aventures écrivent des chansons rocks.

Coming out est votre nouvel opus. Comment s'est fait sa création ?
Comme souvent avec nous, selon les humeurs. On  a trouvé  des sujets, des embryons de sujet pendant deux ans. Puis, on est parti en Belgique enregistré 14 titres. C'est un album toujours aussi barré et décalé sans pour autant omettre notre côté engagé. Quand je dis engagé, je parle d'engagement social et non pas politique.

C'est un album un peu plus engagé que les précédents selon toi ?

L'album d'avant racontait beaucoup de chose socialement parlant. Celui là est plus ou moins engagé, tout dépend de la manière de le prendre. De l'écouter. Nous, on parle de différents sujets notamment d'homosexualité, de pédophilie… Des thèmes difficiles mais pas forcément politique. On raconte juste des histoires socialement engagées en gros.

Ce qu'on retient aussi de Coming Out, hormis la chanson, c'est la participation de Dave dans le clip. Comment s'est passée la rencontre?
Quand on a fait cette chanson, cela a permis de générer un clip mais aussi de donner le nom de l'album. C'est vrai qu'on a sur celui là la chance d'avoir des peoples. Dave est venu et a joué le jeu. Gratuitement, car on n'a pas d'argent pour faire ça. On s'est retrouvé dans un pavillon de banlieue parisienne et on a passé une agréable journée en sa compagnie. C'est un type bien, entier, très loin du monde du showbiz. Dave est une ancienne gloire, qui a connu une descente et maintenant qui est de retour, il reste lucide sur son parcours. C'est un mec cool et intelligent. Je ne vais pas trop en faire non plus.

Dans l'album, une chanson m'a marqué, c'est Noir(s). C'est un peu votre Rock Collection à la Voulzy à vous ?
C'est exactement ça. Quand on joue ce titre sur scène on commence par dire que nous allons faire une chanson comme Voulzy mais un truc beaucoup moins ringard. Nous aussi, nous voulions faire notre Rock Collection. Pas évident non plus. Au départ de la chanson, on n'avait pas de refrain. Juste le dadada au milieu. Et, puis on avait la chanson « Comme elle vient » (NDRL : une chanson de Noir Désir ) dans la tête et elle passait plutôt pas mal comme refrain. Dès lors, chacun a évoqué une chanson. On a alors remarqué que les chansons prises étaient toutes d'un groupe où le mot noir était omniprésent. Noir Désir, Béruriers Noirs ou encore la Mano Negra. Noir(s) est donc venu rétrospectivement à ça. Un hommage à des groupes qui nous ont marqué dans notre jeunesse, en clair.

A l'écoute de l'album, et notamment Miss France, on sent une influence à la Renaud. Effet recherché ou grosse influence pour toi ?

Plus maintenant. Je ne me force plus à écouter du Renaud sinon tu fais du Renaud. Comme Miss France, ben entendu. J'aime le Renaud de l'Olympia 82, du tout début en gros. C'est quelqu'un qui avait le pouvoir de mettre en scène des personnages. De raconter des histoires. De ce point de vue là, on est très proche. On aimerait jouer sur scène avec lui mais je crois qu'il n'a plus vraiment l'énergie.

Comment se passe le processus créatif au sein des Fatals Picards ?
J'écris les textes. Le plus dur, c'est de faire germer une idée. C'est beaucoup de travail. Une fois l'idée trouvée, comment la traiter ? Je pars d'une base simple à la guitare ensuite, et c'est Yves qui s'occupent des arrangements. Il adore faire ça, bricoler autour d'un titre. Par contre, il est très rare que la musique viennent avant les mots. Si il n'y a pas une idée de thème dès le départ, c'est plus dur. Après, il peut y avoir une musique avant mais c'est vraiment très très rare.

Continuons de nous plonger dans ce nouvel opus. Après Bernard Lavillier et Johnny Hallyday, les Fatals parlent de Yannick Noah sur 1983. Pourquoi ?
Là aussi, c'est venu d'une idée. De la vision de la fin du monde. On m'a passé le film 2012 un beau jour. Après ça, je me suis mis à penser à la fin du monde. J'ai trouvé drôle de savoir qui pourrait sauver le monde. J'ai donc pensé à Yannick Noah. Il a la carrure d'un mec sympa, il est cool, il a son aura. C'était donc un moyen rigolo de parler de lui. Autant pour cette chanson, c'est le côté comique qu'on utilise. Comme quand on cite Maé. Mais c'était plus facile car il y a déjà ce potentiel comique. Quand tu vois le prix des places pour ses concerts, on a trouvé ça hallucinant. C'est plus dur de trouver quelque chose de comique chez Ferrer par exemple. Parfois, on aime tirer des ficelles faciles comme ici, cela change des ficelles un peu plus dures comme sur Bernard Lavillier. Chez lui, on s'attaquait au côté mythomane du personnage alors que chez Johnny, c'était une attaque de ses fans hardcores. Plus difficile à saisir. Là, sur 1983, on va à la facilité parfois. Ça fait du bien.

C'est difficile d'exister dans la musique quand on sait que vous ne faites pas énormément de télévision ou encore de passage à la radio ?

C'est vrai qu'on fait peu de promo. Certain, comme toi, s'intéresse à nous. C'est surtout grâce à la scène qu'on vit. C'est sur scène qu'on donne de la hauteur à notre musique, qu'on émet un message clair. Sur scène, on est encore plus les Fatals Picards.

Après 15 ans de carrière, comment juges-tu l'évolution du groupe ?
C'est une évolution logique de mecs qui font un groupe à 25 ans et qui en ont 40. Avant, Yvan et moi , on faisait quelque chose de comique puis rock sur certaines chansons. On a appris au fur et à mesure de l'aventure le rock comme à faire de la musique. C'est vraiment l'évolution logique des choses. On est devenu des vrais musiciens alors qu'au départ…

D'ailleurs Yvan a formé les Rois de la Suède. Tu les as écouté ?
Ils ont fait notre première partie à Beauvais. Il y a un vrai concept intéressant derrière. Un truc qui ressort et qui a de beaux jours devant lui. J'étais moins fans de son album solo.

Ce vendredi, les Fatals sont de passage par le Bikini de Toulouse. Pas la première fois, si ?
Au Bikini, je crois, mais j'en suis pas convaincu. On a joué avant au Havana, à Muret. Après Toulouse, on a pas le temps de visiter. Et, je vais éviter de rentrer dans les clichés sur la ville rose, c'est beau, blabla. C'est vrai. Mais ce que je retiens de Toulouse c'est la musique comme Magyd Cherfy, Zebda ou encore Nougaro.

Dernière question, un peu rituelle pour nous. Qu'est ce que pour toi une bonne chanson ?
Une bonne chanson, c'est une chanson qui va fixer un moment de vie. Je me souviens de Mala la Vida, un moment précis de ma vie. Au delà de l'écriture, c'est ce qu'une chanson reproduit qui est important.

Vendredi 15 avril à 20h30 au Bikini
Tarifs : 23,70€ / 25€ SP
>réservations

 
Fatals Picards – Coming Out :
 

A voir aussi

Le Trio Joubran célèbre 20 ans de virtuosité palestinienne à la Halle aux Grains de Toulouse !

Le samedi 26 avril 2025 à 20h00, la prestigieuse Halle aux Grains de Toulouse vibrera …