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Luis Mariano fait partie du patrimoine national, pour l'anniversaire des 100 ans de sa naissance, un spectacle lui est enfin dédié, rencontre avant Toulouse avec Henry Jean Servat l'un des initiateurs du show et Mathieu Semperé, ténor qui reprend sur scène les titres de Luis Mariano.
Interview avec l'artisant du spectacle Henry Jean Servat
Qu'est-ce qui vous a donné envie de produire ce spectacle ?
J'aime beaucoup le chant, l'opéra et la musique en général. J'avais énormément apprécié la mise en scène de la Traviata par Maria Callas, j'adore les voix pures. J'ai un regret de ne pas avoir réussi d'intercéder autour de Mariano pour la Traviatta à l'opéra. Avec Samuel Ducros le producteur, on a eu l'idée de mêler chanson et récit autour de Mariano sans prétention aucune. Ce spectacle est né de notre désir commun. C'est avant tout une démarche affective de se pencher sur Luis Mariano.
Quel est votre rôle durant le spectacle ?
Je suis le conteur et maître de cérémonie, j'ai un costume avec plein de froufrous. J'interviens pour connecter les chansons entre elles.
Quelle réception du spectacle attendez-vous ?
On a déjà fait une mini-tournée de 6 Zéniths, sans aucune publicité nationale et on a vu un gros enthousiasme des gens. Les grands-mères se levaient sur les fauteuils et les jeunes étaient aussi dans le mouvement. Je vous invite à venir voir le spectacle c'est sûr et certain que vous apprécierez.
Que représente Luis Mariano pour vous ?
En 1945, juste après l'armistice le pays est en ruine malgré la paix, les gens vivent avec des tickets. Originaire du Pays-Bas, le garçon (Luis Mariano) remplace Edith Piaf au Théâtre de Challiot. C'est Francis Lopez, un ancien dentiste qui compose ses chansons. Le 19 décembre il produit La belle de Cadix sur la scène du Casino Montparnasse, le 26 décembre la presse arrive et est unanime, tout le monde se rue alors au Casino. Il enchaînera alors les opérettes. De 1945 à 1970 il chantera le bonheur dans cette France qui sort d'atroces souffrances.
Pourquoi le faire aujourd'hui ?
On fait ce spectacle l'année du centenaire de sa naissance, c'est un joli hommage, d'autant que sa famille a protégé son patrimoine sans jamais l'exploiter. Sur scène avec 15 musiciens, on retrouve cette joie de vivre, on est dans un contexte pas similaire à 1945 mais où on peut observer une certaine morosité ambiante. On reste en communion avec des sentiments simples. Le spectacle dure deux fois une heure.
Que pensez-vous de l'image qu'ont les gens de Luis Mariano à l'heure actuelle ?
Je trouve désastreux l'image que les gens ont de Luis Mariano aujourd'hui. Il est resté trop encré dans son temps. Jusqu'à maintenant il n'y avait pas de mémoire de Mariano, on contribue donc à la transmettre aux futures générations tout en la faisant redécouvrir à ceux qui l'ont écouté jeunes. Sa famille n'a jamais exploité sa mémoire, quand je suis allé dans sa demeure tout était encore en place et entouré de poussière, rien n'avait été déplacé depuis qu'il n'y vivait plus.
Interview avec l'un des interprétes Mathieu Semperé
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis un chanteur d'opéra ténor, je fais partie du groupe des Stentors, on fait des opérettes pour en redonner le goût aux gens.
Quel est justement l'apport des Stentors à ce spectacle ?
On a choisi de faire le spectacle avec 4 ténors pour diviser les 2 heures de spectacle. On a 15 musiciens du ballet espagnol d'Antonio Triana autour de ce récital sur la voix moitié rock moitié opéra. On est habillé avec un simple costume cravate.
En parallèle au spectacle vous sortez un album avec des chansons de Luis Mariano, pouvez-vous nous en parler ?
Le disque est sorti le 24 mars. J'ai une voix adaptée au répertoire de Luis Mariano. Je reprends des titres d'opérette mais aussi quelques-uns de variété. Ma voix ne sent pas autant le sud que la sienne mais c'est aussi un vrai hommage. Mélodiquement tout reste inchangé, je ne voulais pas dénaturer l'oeuvre de Francis Lopez et Luis Mariano.
Comment s'est passée la réalisation du disque ?
Pour la réalisation, j'ai incorporé des techniques et instruments de nouvelle génération, c'est vintage mais pas vieillot. Par exemple pour Rossignol j'y ai ajouté de la guitare électrique. Le CD est composé de 14 titres dont 2 duos avec Chico & les Gypsis et Chantal Ladesou. Il y a tout de même un maintien de la cohésion entre le respect de l'oeuvre et la nouveauté.
Pourquoi faire cet album cette année ?
C'est un peu l'année de Luis Mariano, il a enfin un musée qui lui est dédié, un livre, un festival du film Luis Mariano et on passera pendant notre tournée de 30 dates au Théâtre du Châtelet pour lui rendre hommage.
Que représente Luis Mariano pour vous ?
Un vrai modèle au niveau du chant, j'aime énormément sa voix et j'ai le même timbre sans la touche espagnole qui apporte beaucoup à sa mélodie du bonheur.
Luis Mariano, revivez la légende,
samedi 5 avril à 20h30 au Zénith de Toulouse.
