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Ce mercredi, Les Bêtes du Sud Sauvage de Benh Zeitlin débarquent sur les écrans français devancés par une belle réputation dans les festivals en 2012. Une fresque bouleversante sur le passage du monde l'enfance dans le monde adulte.
Depuis plusieurs mois, un film enflamme la toile. Autant les critiques que les bloggeurs cinéma. Vu à Cannes, où il reçu la Caméra d'Or, puis à Deauville, Grand Prix 2012 ou encore à Sundance, Grand Prix du Jury, Les Bêtes du Sud Sauvage débarquent enfin dans les salles françaises. Face au monstre de Peter Jackson, le Hobbit, le premier film du réalisateur Benh Zeitlin risque de moins attirer le public. Une erreur, tant cette oeuvre mérite qu'on s'y attarde. Malgré quelques défauts, elle figure parmi les beaux films de cette année 2012, parfois un peu morose.
L'histoire se situe dans le bayou, en Nouvelle Orléans. C'est là où vit une petite fille de 6 ans, Hushpuppy, avec son père. Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue. Une quête s'amorce entre poésie du réel, et réalisme du rêve.
Le film de Zeitlin a les défauts inhérents à toute première. Parfois un peu fourre – tout, le réalisateur met toutes ses influences dans le film en frôlant parfois l'indigestion. Choix de caméra étrange, intrigue parfois mis de côté dans des ellipses servant plus ou moins le scénario. Mais on ne sait pourquoi, malgré ces défauts, "Les Bêtes du Sud Sauvage" est un grand film dans son rapport à la nature qui laisse à penser à Princesse Mononoké. A la fois sensoriel et poétique, l'histoire bouleverse par sa mélancolie notamment quand il évoque le passage de l'enfance à l'âge adulte. Le tout façonné autour de la transformation du réel en monde imaginaire dont l'enfant, Hushpuppy, crée autour d'elle. Une fuite irréel bien ancré dans son présent.
Reste que les Bêtes du Sud Sauvage possèdent une puissance incroyable dans sa mise en scène comme dans son histoire qui pourrait désarçonner pas mal de spectateurs. A la fois brut, sincère et bouleversant, ce film dégage une énergie incroyable. Malgré un propos dur, on en sort enjoué. Comme si on avait eu à voir l'un des plus beaux films de l'année.
Bande annonce : Les Bêtes du Sud Sauvage de Benh Zeitlin
