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Créé à Toulouse par Jean-Louis Puyo en 1991 en pleine déferlante grunge, les Bubblies, le groupe le plus innovant de la scène Indie-rock française s'apprête à fêter ses 20 ans et signe un retour en fanfare. Rencontre avec le créateur du groupe.
Qui sont les Bubblies pour ceux qui ne connaissent pas?
C'est un groupe Toulousain d'Indie rock qui fête ses 20 ans cette année. Mais pour comprendre notre univers foutraque, le mieux c'est de se rendre sur notre site www.Bubblies.net.
Comment avez-vous commencé?
On faisait des études de marketing qui nous gavaient. Puis on a commencer à répéter pour faire chier la "Junior entreprise" qui travaillait dans la pièce d'à côté.
Quel est le processus créatif de vos chansons?
C'est un peu un foutoir, comme le reste. A la base on a des idées à la con puis en général ça le fait.
Quelle est l'évolution des Bubblies depuis 1991 et la création du groupe?
Il y a des gens qui ont changés, comme le batteur. Sinon on a vécu beaucoup d'aventures, on a appris, on a évolué mais on reste toujours sur nos fondamentaux. On part toujours dans tous les sens tout le temps et c'est ce que l'on aime.
En 20 ans de carrière, quel est le secret pour se renouveler sans cesse?
On se lève en se disant "Tiens , si on essayait ça". Aprés c'est la logique des projets, dés que l'on à une nouvelle idée on essaye. Puis l'humeur fait varier le côté artistique, selon que l'on soit de bonne ou de mauvaise humeur nous n'avons pas les mêmes idées. Dés fois ça plait, dés fois non, mais on se pose pas vraiment de questions. On se pose plus des questions par rapport aux disques et aux tournées.
Quelles sont vos influences?
Toute la vague Grunge et rock des débuts 1990. Puis après on s'est détaché de nos influences pour avoir notre propre son. Nous n'avons pas tous exactement les mêmes influences, au commencement on est juste des potes.
Quel est le secret pour avoir gardé votre indépendance tout au long de votre carrière?
On parle de choix de vie, pas de carrière, la réussite et l'échec ne nous perturbent pas. On applique le "just do it" on veut juste faire ce qui nous plaît. On est resté indépendant parce que nous ne voulions pas faire de concessions. Au début on apprend les règles du circuit puis après on brode pour survivre. C'est vrai que l'on a peu de budget mais on a déjà essayé les majors et nous n'avons pas aimés du tout.
Que pensez-vous de l'évolution du rock depuis vos débuts, il y a 20 ans?
Ca part dans tous les sens et tant-mieux. Maintenant avec l'electro il ya pleins de crossovers et c'est bon pour la créativité. Je suis peu inquiet pour la créativité, je le suis plutôt pour l'économie.
En 2006 vous étiez les premiers à sortir un album sur clé USB "Bubblegum explosion", que pensez-vous du téléchargement et des lois Hadopi à l'heure du tout numérique?
Hadopi c'est de la merde, l'industrie ne fait plus son boulot. Ils gaspillent tout leur argent dans des avocats qui ne servent à rien. Je suis pro-téléchargement. Nous on ne perçoit de l'argent que quand il y a utilisation commerciale de notre musique. On estime que le spectacle vivant et le secteur du live doit se développer d'avantage. Mais les institutions ne font rien pour. Le gros business existera toujours, mais pour 90% des artistes il n'y a aucun besoin d'être millionnaire. Il est urgent de monter des structures de terrain solides.
Quel est le concept de votre best-of interractif?
C'est un moyen original de fêter nos 20 ans. Les 300 premiers à acheter le disque choisissent la playlist et reçoivent une édition personnelle avec leur nom. On estime qu'ils participent à la création de leur objet. Sur la forme c'est un double vinyle transparent.
Pourquoi un retour à la scène?
On a jamais arrêté. On était au maroc ou là-bas on a joué dans des festivals, des concerts,… On arrêtera que quand l'on sera mort. C'est un choix de vie à vie que ça marche ou non.
Quels sont vos projets pour l'avenir?
On en a trop, on a tellement de trucs en tête. Il y a Audiogame en avril. C'est une compile de nouveaux titres, le format album ne nous convenant plus. Avec les achats de fan, une jauge sur le site augmente. Lorsque la jauge atteint un nouveau seuil on fait un nouveau titre, puis au bout de 11, 12 titres on sort une compil'. Et en juin on joue sous l'arche Cabanis (arche de la médiathèque de Toulouse) dans un caisson étanche pour la fête de la musique. C'est un concert silencieux que l'on pourra écouter sur un smartphone. Le but est d'amener les gens à se questionner sur l'espace public et sur la différence entre bruits et musiques.
