Libye : La repression violente des émeutes par le colonel Kadhafi

Dans un discours télévisé jugé "effrayant" par la chancelière allemande Angela Merkel, le dictateur Kadhafi affirme qu'il luttera jusqu'à "son dernier souffle" contre les émeutes en Libye qui font rage depuis quelques jours.

Le Chaos en Libye continue ce mercredi. Et, risque bel et bien de prendre une tournure dramatique dès aujourd'hui. Le colonel Mouammar Kadhafi, dictateur libyen depuis 30 ans, a affirmé son intention de réprimer les émeutes par la violence. Dans un discours jugé "effrayant" par Angela Merkel, Kadhafi a menacé les manifestants "de la peine de mort" tout en citant des articles du code pénal libyen. Dans ce discours très agressif sur une chaîne d'Etat de la télévision en Libye, le dictateur estime que les révolutionnaires sont "des jeunes drogués", qui veulent "imiter la Tunisie et l'Egypte", mais qui sont "manipulés par les barbus". Criant et agressant ses compatriotes, Mouammar Kadhafi a souhaité démontrer sa légitimité en rappelant à la Libye "ses faits de gloires" contre les Américains, les Israeliens ou les pays limitrophes. Une nouvelle menace accentuée par le fait que Kadhafi "n'est pas le président de la Libye", comme il insiste, mais "le chef de la révolution" et qu'il ne détient "aucun pouvoir". Dans la même phrase, le dictateur explique que "le pouvoir est dans les mains du peuple", et c'est à lui de dire non à l'insurrection. Sinon, il promet "la guerre civile", et la "politique de la terre brûlée".

Aujourd'hui, les premiers chiffres fournis par les autorités libyiennes sur les émeutes en Libye ont filtré dans les journaux. On parle de près de 300 morts dont une cinquantaine de militaires. D'autres ONG avancent le chiffre de 400 morts. Malgré les nombreux morts, Kadhafi estime "qu'il n'a pas encore utilisé la force".

Le Conseil de sécurité de l'ONU entre en jeu
Le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni dans la nuit de mardi à mercredi pour une séance extraordinaire sur les émeutes sanglantes en Libye. L'ONU a demandé "la fin immédiate" des violences tout en condamnant la répression des opposants au régime du colonel Kadhafi. Les membres du Conseil "ont demandé une aide humanitaire internationale pour le peuple de Libye" , avant d'ajouter dans un communiqué, " souligner la nécessité pour le gouvernement de Libye de respecter la liberté de réunion pacifique et d'expression, y compris la liberté de la presse". Avant d'émettre une nouvelle inquiétude après le discours "inquiétant de Mouammar Kadhafi", hier soir à la télévision libyienne.

De son côté, le gouvernement français a rapatrié en France près de 500 ressortissants par avion militaire dans la nuit de mardi à mercredi. Un autre avion attend sur le tarmac en Libye.