mercredi , 2 avril 2025

Mademoiselle K au Phare : « Un besoin de prendre une grande respiration »

Avant son passage par Toulouse ce samedi 12 mars, Mademoiselle K nous a offert une interview : sans langue de bois, la chanteuse nous décrit son nouvel album et les aléas des lives.

Entre deux dates, Mademoiselle K  nous a accordé une belle interview pour la sortie de son nouvel album "Jouer dehors" et son passage par Toulouse samedi 12 mars. On parle souvent de maturité dans le monde de la musique, ici, c'est aussi le cas. La chanteuse le reconnait elle-même, le travail sur ce nouvel album est plus dense, plus peaufiné et plus mature donc. La sérénité semble l'avoir envouter, et Mademoiselle K est prête à défendre l'un de ses meilleurs albums sur scène. Textes parfaits, mélodies époustouflantes, "Jouer dehors" demeure l'album rock français de ce début d'année. Rencontre.

Tout d'abord, la tournée commence à peine avec ce nouvel album, comment vas-tu ?
Super bien. La tournée est sur de bons rails, et le public répond super bien aux concerts. Je suis assez heureuse. Il y a un bon truc, une bonne énergie. En gros, de bonnes vibes.

En plus, pour toi, la scène est primordiale. On le voit dans tes prestations scéniques.
Je me sens bien sur scène. Mais, c'est aussi important que le reste. J'aime tout autant l'enregistrement  que le live. J'ai passé un an et demi sur une maquette et là de pouvoir jouer c'est plutôt pas mal. L'un nourrit l'autre, c'est ça qui est cool. Tout est différent, il y a toujours un truc en plus dans les deux cas. Là , je sens le truc grandir. L'album est plus frais, et je prend les trucs du présent avec bonheur.  Sur scène, on grandit de plus en plus vite. On sait les erreurs qu'on commettait dans la précédente tournée. On connait aussi les bonnes choses pour continuer à apprendre. C'est un peu comme les Higlanders, tu sais quand ils tuent quelqu'un ils récupèrent son énergie. Là c'est pareil. Il y a quelque chose en plus qui s'accumule au fil des lives. Mais, il faut rester attentif  à pas faire le concert de trop, pas dans le sens un concert en plus, mais des détails. On est de mieux en mieux, et on évite d'être sur la pente déclinante.

Tu parles d'erreurs sur ta dernière tournée. C'est à dire ?
On faisait des concerts trop long mais dans le bons sens. L'essentiel n'était pas là. On partait dans des parties instrumentales trop longues en oubliant l'essentiel. Il faut s'arrêter au bon moment. Et puis, les deux précédents albums se sont enchaînés, et il me fallait sortir la tête de l'eau. D'où le nom de l'album, " Jouer dehors".

D'ailleurs, "Jouer dehors" ?
Pendant les trois dernières années, je me suis ouvert l'esprit à autre chose. Je sortais énormément, j'ai fait pas mal de concert. Je me suis ouvert l'esprit à d'autres univers scéniques pour apprendre des autres. Mais aussi de moi. Je voyais chez d'autres des conneries que je faisais moi. J'ai écouté ces trucs là, et été attentive à la voix et aux textes. J'avais oublier ça. Aller à l'essentiel de la chanson sans en faire des caisses. Car le texte est primordial. C'est essentiel pour ne pas commettre le même truc. C'est bien d'être des deux côtés.

Parlons de ce nouvel opus. "Jouer dehors" est beaucoup plus pop loin des sons rocks des précédents. C'est une envie ou tu as toujours eu ça en toi ?

Tu as répondu à ta question (elle rigole) ! Les précédents étaient plus rock. Là , j'ai ouvert les vannes car je n'ai jamais été limitée au rock. Plus besoin de limite pour la suite. Si une chanson va faire cette couleur là, ok. Je suis comme ça, j'ai pas envie de me cantonner dans un seul univers. Par exemple, si une compo doit avoir un piano, je vais dans cette direction. Comme le fait de vouloir mettre des cordes sur certains morceaux. Je suis décomplexée, j'avais envie de mélodies. C'est ma démarche : le truc est crédible que quand je le sens.

Un changement par rapport à ton second opus nécessaire ?
Un besoin de prendre une grande respiration. Naturellement, il est à l'opposé d'avant. Il y a des réactions aussi par rapport aux débuts. Mais, il y a des titres comme Sioux ou Vade retro qui n'auraient pas été là sans le deuxième album par exemple. Il y a aussi des titres comme Branc que j'ai gardé un moment au creux de moi. J'avais un début d'histoire depuis un moment, je l'ai amené à un certain point mais je ne trouvais pas de fin. J'ai gardé le côté spontané et je l'ai développé au maximum. Aujourd'hui , le développement et l'approfondissement que je réalise sur l'album va plus loin.

Dans t'as discographie, je sens que cet album à quelque chose en plus. Comment juges-tu tes précédents albums à la lumière de celui – ci?
Il n'y a pas d'album que je renie. J'aime toujours autant le premier. Le deuxième, c'est plutôt quelques titres qui se dessine quand j'y repense. L'enregistrement était assez frustrant à l'époque. Le troisième, c'est le plus récent. Il est là. Mais j'aime redécouvrir les précédents. Si je dois donner des extraits de moi à quelqu'un, ce serait le premier et le troisième. Pour des raisons de prod avant tout. Pour le deuxième, ce serait des chansons que je joue toujours sur scène.

Ton écriture a toujours un truc particulier, dont j'adhère particulièrement, comment s'est passé ces moments d'écriture pour cet album ?
Dans le troisième, il y a vraiment des trucs que j'ai muri en moi. L'histoire du Branc par exemple. Au fur et à mesure, ça devient un truc plus large. On a tous un branc en nous, autour de nous. Il y a un état d'esprit général dans l'écriture. Certains titres sont plus sombres, plus lumineux, plus torturés, plus spéciaux. Mais, pour répondre à ta question, il n'y a pas de moment où je me dis : j'écris. A un moment, je ressens l'envie. C'est aussi simple.

Merveilleux album, qui en comparaison au second, forme une unité. Tu es d'accord ?

Je l'ai travaillé comme ça. C'est important un rythme d'écoute avec un enchainement parfait. Car, il y en a pas 1 000 possibles. Je voulais mettre en ouverture "Jouer dehors", et  Aisément et A l'infini à la suite avec un élément commun. Mais un ami en écoutant l'album, m'a conseillé un autre autre celui de l'album. Ouvrir avec Aisément et finir avec A l'infini. Finir l'album avec ça me permet d'ouvrir un chemin. Ouvrir vers quelque chose d'autre. Un changement dans le futur, peut être. Et puis, Aisément en ouverture est plus tranchant par exemple que Jouer dehors. Entre Aisément et A l'infini, on se ballade d'un paysage à l'autre.

Tu es en tournée mais qu'écoutes-tu en ce moment ?

Bleach de Nirvana en vinyle, car je suis très vinyle.  Puis, il y a Combat rock des Clashs et Arcade Fire…

Enorme groupe qu'Arcade Fire…
Je les ai vu en concert pour leur premier album à l'Elysée Montmartre puis à Rock en Seine. Je ne les ai pas revu depuis. J'ai hâte de les revoir dans un des festival où on sera programmé ensemble. C'est un peu l'un des groupes du siècle, ils ont quelque chose d' hyper fort. Ce côté collectif, la force du groupe, c'est hyper beau. Ils sont éthique, modeste et puissant en plus.

Question rituelle, c'est quoi pour toi une bonne chanson ?

Avant toute chose, c'est quelque chose de simple qui prend malgré la complexité ou pas des propos. Simple et direct.

Samedi 12 mars à 20h au Phare
Tarifs : 16/18/20 euros

Mademoiselle K – Jouer dehors :


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