mercredi , 2 avril 2025

Pauline Croze :  » Mes textes ressemblent à la fille que je suis dans la vie »

 

C'est avec un nouvel album, "Le Prix de l'Eden", que Pauline Croze sera dimanche à Toulouse. Rencontre avec une artiste sincère.
 
Après 4 longues années de silence, l'une des artistes les plus emblématiques de sa génération revient avec son 3ème album. Pauline Croze nous propose avec "LE PRIX DE L'EDEN ", un album attendu, parfaitement ancré dans son temps.  A l'occasion de son passage toulousain, dimanche soir, l'interprète de "T'es beau" évoque avec nous son dernier album et ses années de silence.
 
 
Nouvel album, nouvelle tournée. La scène commençait à te manquer ?
Tout à fait. C'est un confort que je ne connaissais plus depuis un bout de temps. Depuis quelques semaines, on a un peu commencé, et je suis super contente de ce qui se passe. L'envie et le bonheur prennent le pas sur le stress et l'appréhension. Le public est, depuis trois albums, hyper fidèle. Bref, je retrouve des sensations et une belle dimension à chaque date. Je me sens un peu plus proche de mes fans aussi, en jouant dans des salles comme la Dynamo.
 
Entre le précédent album et « Le prix de l'Eden », il y a cinq ans d'attente. C'était le temps nécessaire pour toi ?
Le temps nécessaire est différent pour chacun. Actuellement, je revenais tous les deux ans ou un an et demi minimum. C'est vrai, que dans ce cas-là, je n'avais rien de spécial à raconter. L'inspiration me faisait défaut. Je n'avais pas non plus envie de défendre des titres auxquels je ne croyais pas. Il n'y avait rien de solide dans mes compositions pour prétendre en sortir une œuvre positive. J'ai besoin d'avoir une matière nourrissante et ne pas faire un album par caprice.
 
D'où vient ce manque d'inspiration selon toi ?
Il y plusieurs choses. J'étais plus apaisée dans ma vie. Précédemment, mes ressorts d'écriture se faisaient dans la douleur. Il fallait donc trouver une autre façon de composer, de parler de moi avec une vie plus sereine. Le temps a donc été nécessaire dans ce sens-là.
 
L'échec du précédent album aussi…
C'est vrai que j'ai dérouté pas mal de monde avec le précédent. Des gens m'ont découvert autrement, d'autres préféraient la Pauline du début. Il me fallait une remise en question tout simplement. J'étais un peu à reconstruire.  Mais je me demande parfois si le mot échec n'est pas trop lourd de sens. Il a quand même bien marché. C'est assez subjectif comme rapport. Si j'ai gagné ou perdu du public sur le précédent, sur scène je sentais que ça accrochait moins.
 
Dans le « Prix de l'Eden », tu remets la guitare au centre de tes compositions. Pourquoi ? Le besoin de se rapprocher de l’essentiel ?
C'était nécessaire de remettre la guitare au centre de l'album. J'y ai des automatismes de composition. Du coup, je voulais revenir aux fondamentaux et construire le « Prix de l'Eden » autour du morceau de bois. Ça permet d'être plus direct, plus visible mais parfois il faut des instruments en complément. La guitare est un appui et non pas un écran.
 

Dans cet album, on retrouve aussi des rythmes africains et brésiliens. Cela dépend de tes écoutes ?
Oui, tout à fait. Tout dépend de ce que j'écoute au quotidien. Cela influence ma composition. A forcer d'écouter quelque chose, cela ressort, sans le vouloir, dans ta musique. La rythmique est quelque chose de très important selon moi et j'y prête une vision particulière, notamment en compagnie d'Edith. 
 
D'ailleurs peux-tu me parler de ta collaboration avec Edith Fambuena, déjà présente sur le premier album. J'ai l'impression qu'elle fait ressortir le meilleur chez toi, non ?
Je pense que c'est une personne qui fait l'essentiel pour que je me sente bien. J'ai le sentiment qu'elle me comprend. C'est une rencontre primordiale dans ma carrière, et c'est rare d'avoir autant d'accroche avec quelqu'un. Edith optimise, isole le meilleur de mon travail. Je lui dois beaucoup et elle est essentielle dans ma vie. 
 
Il y aussi une autre belle rencontre dans l'album, avec Vincent Delerm qui a écrit pour toi « Dans la ville ». Comment s'est faite la rencontre ?
On s'était déjà rencontré en 2010, et le courant était bien passé. Alors que je composais le nouvel album, il est arrivé avec une chanson pour moi. C'est un très beau cadeau, une belle surprise. Le morceau est venu vers moi et était dans le thème de l'album. C'était insensé car il ne savait même pas que la ville était le fil conducteur du « Prix de l'Eden ». Il est tombé juste.
 
Tu l'évoques, mais c'est un album très urbain.
J’aime l'urbanisme, les bus, les lignes de tram, comment se construit une ville, pourquoi chaque chose est à cette place. L'architecture me fascine aussi : voir les bâtiments, les routes…Voir les gens vivre dedans. Ça me passionne ! Je voulais que l'album mette en avant ce côté territoire un peu chronique. L'aspect de la ville est peut-être moins dans les textes que dans les arrangements ou dans l'ambiance sonore. C’est comme si une fille  jouait à l'intérieur des rues.
 
On remarque aussi une évolution dans ta manière de chanter, où ta voix revêt de belles évolutions. Il fallait de nouveau se démarquer des précédents albums ?
J'ai toujours l'envie d'essayer des mélodies nouvelles. Notamment en évoluant. Pendant ces dernières années, j'ai repris des cours de chant car j'étais assez traqueuse à en devenir catastrophique sur scène parfois. J'ai enfin trouvé une certaine souplesse, avec des tournures plus mélodiques aussi. J'écris pour chanter, le son doit être mis avant tout. C'est l'essence même de ma musique. 
 
Peut-être plus que chez d'autres chanteurs/ses, ta vie privée influence tes compositions. Parler de soi ça fait du bien ?
J'ai une écriture assez nombriliste en effet. Dans «  le Prix de l'Eden », je suis plus apaisée, moins torturée comme dans la vie, c'est vrai. Je pense souvent à mon vécu, à mon expérience dans la vie, pour écrire mes textes. Certains auteurs racontent brillamment des histoires avec un décor, des personnages, etc…Mais, je ne sais pas faire. Ce que je ressens, c'est ce que j'écris. Mes textes ressemblent à la fille que je suis dans la vie.
 
Si tu devais retenir une chanson dans cet album, ça serait…
« Ma rétine ». Cette chanson est le centre de l'album, le centre de ma ville que j'ai créé  pour le Prix de l'Eden. C'est un point culminant où on voit tout ce qui peuple ma ville. C'est une vision d'un monde au sens miraculeux. Puis, c'est une belle rencontre avec Ignatus. Donc pour moi, je retiendrai vraiment celle-là. 
 
Et dans ta carrière, « Ma rétine » est celle qu'on doit retenir ?
Pour moi, c'est « T'es beau ».Cette chanson est vraiment à part dans ma carrière. C'est une histoire particulière où j'évoque le suicide sous forme de lettre d'adieu. C'est un morceau qui correspond à un épisode important de ma vie. Et, ce que j'aime dans cette chanson, c'est que le public se la soit approprié. Certains y voient une histoire, une déclaration d'amour entre deux personnes, ou entre une sœur et son frère. Le résultat reste le même : un message d'amour qui touche au plus profond. 
 

Dernière question : quelques mots sur Toulouse ?
Je suis déjà venue 3 ou 4 fois dans la ville. Mais comme dans chaque date, il m’est difficile de rester et de visiter. Ce sont toujours des passages furtifs. Depuis mon dernier passage, j'ai de la famille qui s'est installée à Toulouse et je vais les questionner sur la ville. En plus, j'adore la Dynamo. Je trouve que cette salle à un côté intimiste qui s'accommode bien à mon univers. 
 
Pauline Croze en concert à Toulouse
Le 2 décembre 2012 à la Dynamo

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