Cette année, Eric Antoine est le parrain des Duels pour Rire à l'occasion du Printemps du Rire de Toulouse. Rencontre.
Après son succès à la Nuit du Printemps, au Zénith, en 2013, Eric Antoine, l’Humorillusionniste, le Prestidigitateur, le Grand Dépoussièreur de la Magie, revient à Toulouse en tant que parrain des Duels pour Rire 2014. Rencontre avec l'humoriste en ce début de festival pour faire le point avec lui sur sa relation avec le Printemps et sur ses projets à venir !
Comment se sent-on à quelques heures de lancer l'édition 2014 du Printemps du Rire ?
C'est une double émotion qui m'envahit à cet instant. En même temps, j'ouvre et je n'ouvre pas . Je suis sur scène sans l'être. Je ne présente que les Duels…et ça me stresse définitivement plus que lors d'un de mes spectacles. Je ne sais pourquoi mais quand je m'exprime peu, je stresse plus. Après, je suis fier que le festival me fasse cet honneur. Je suis content de prendre ce rôle de parrain et surtout de développer cette partie du Printemps. C'est touchant d'être face à des nouveaux humoristes, et à la fois émouvant car ça me rappelle mes débuts.
C'est important pour toi d'aider de jeunes artistes à se développer via ces scènes libres ?
Il y a des choses plus importantes dans la vie. Des choses essentielles…Et puis, oui, c'est une des choses importantes pour moi. Sans ça, il n'y a pas de révélations ni d'artistes révélés. Je trouve essentiel, comme on a pu le faire pour moi, de faire de la place sur scène pour ces jeunes humoristes.
Quels conseils peux-tu leur donner ?
Une seule chose compte selon moi, et qui fait la grande force du métier : l'expérience. Plus tu joues, meilleur tu es. Il faut pratiquer toutes les scènes possibles, faire toutes les scènes ouvertes, affronter le public quel qu’il soit ! Il faut que les jeunes artistes se prennent en main sans hésiter. Le réseau et le talent ne suffisent pas, il faut avoir la soif et la faim de travailler.
Quel est ta relation avec le festival du Printemps du Rire ?
C'est une jolie relation. Datée de quelques années maintenant. C'est comme retrouver un vieux copain, ou peu à peu on discute avec plus de finesse. Dans une carrière, les moments se présentent jamais plusieurs fois, Toulouse m'a fait confiance dès les débuts. J'ai fait la salle Nougaro, le Casino ou encore le Zénith. Il y a une vraie relation sur la longueur, et c'est bon de retrouver un vieux copain comme le festival. Car là est la vraie nature de notre relation.
Et d'ailleurs, quel souvenir gardes-tu de ta première fois ?
La première fois , je n'ai pas de souvenir très précis. Pourtant, les premières fois, on s'en souvient normalement. C'est généralement marquant (rires). Par contre, ma première fois en vedette, ce fut à la salle Nougaro, soit 400 places pour une intimité avec le public et une scène assez spacieuse pour rendre le spectacle unique. J'ai une affection particulière pour cette salle. Puis, il y a le Casino aussi où ça a toujours été la fête comme je le prône dans mes spectacles…ah si, je me souviens de ma première fois…ce n'était pas pour un de mes spectacles mais pour présenter la Nuit du Printemps il y a six ans déjà. Je me suis retrouvé devant 6 000 personnes au Zénith et on a vécu un orgasme festif. Une véritable chance !!!
D'ailleurs, je me posais la question, on se sent mieux sur une salle plus intime ou dans un Zénith ?
Tout dépend du spectacle. Au début, mon spectacle était plus intime donc j'avais besoin d'une proximité que me permettaient certaines salles. Le prochain, je le prépare pour l'Olympia et les Zéniths. C'est différent dans l 'organisation aussi ! Au départ, je voyageais en train avec deux autres complices, puis le prochain il y aura peut-être trois semi-remorques pour partir en tournée. Je suis heureux de jouer dans les deux formats. Mais l'essentiel, c'est que le public ne soient pas frustré et profite aussi bien au premier qu'au dernier rang. Jamais de déception quand on vient me voir !
Tu as mis fin à ton dernier spectacle en janvier dernier après 337 représentations, ce qui est énorme pour un spectacle. Quel bilan en tires-tu ?
Une grosse fatigue ! Surtout, une certaine confiance en moi. J'ai trouvé mon style et la rencontre avec le public se fait vraiment. Je peux partir dans des délires de plus en plus dingues, et il répond présent sans hésiter. Il y a une vraie relation d'amitié avec le public désormais. C'est très très joyeux, on rigole et ça me rassure dans la direction prise. Puis je me dis qu'il m'en reste pas mal sous la pédale car au fur et à mesure de l'évolution du spectacle, j'ai eu de nouvelles idées, de nouvelles vannes, de nouvelles idées de sketch, comme si j'étais touché par la grâce. C'est qu'il me reste encore des choses à dire avec ce personnage. Si ça ne me surprend plus j'arrête. Mais là, je suis dans l'écriture du prochain, et j'ai hâte de le voir. Je me fais rire en écrivant des blagues. C'est jouissif la création, et à la fois douloureux.
C'était douloureux de quitter une aventure après autant de représentations ?
Oui, quand tu quittes quelque chose c'est douloureux. Surtout quand c'est ton t-shirt porte bonheur. Mais c 'est aussi sympa d'en changer. Surtout quand c'est un nouveau vêtement confectionné pour une nouvelle grande occasion. C'est un double mouvement passionnant à vivre.
Sens-tu que l'attente du prochain spectacle est encore plus intense ?
Réellement, « Mystéric » était mon troisième même si le premier n'a pas été très médiatisé. Entre le dernier et le précédent, il y avait déjà une grosse attente. On a déjà des demandes de la presse pour assister aux premières, mais comme beaucoup de mes collègues, je vais commencer par le roder avant de le présenter dans son entier. C'est fou l'inversion de mouvement avec la presse. Au départ, on a besoin d'elle à fond, puis on se retient. C'est un peu tout ou rien. Bref, oui je suis attendu mais je suis impatient en tout cas.
On te retrouve aussi sur France 2 sur le canapé de Vivement dimanche. Alors il est comment Michel Drucker ?
C'est une personne d'une grande intelligence et d'une humanité exceptionnelle qui lui a permis de créer ce réseau et cette confiance avec le public et les artistes. Il est d'une grande finesse et est brillantissime. Il est assez égale à lui même dans la vie en dehors et à l'écran, ce n'est pas le cas de tout le monde. En plus, il a un grand sens de l'humour Michel ! Après, je suis fier de faire partie de cette grande famille. Quand tu travailles avec lui, tu rentres dans la famille de millions de français, c'est intense.
Et tu serais quel membre de la famille ?
Le cousin attardé (rire) ! Le cousin attardé qu'on aime bien. Tu sais, l'idiot du village, celui qu'on ne comprend pas mais qui est capable de surprendre.
Pour finir, que puis-je te souhaiter pour la suite ?
De continuer à être créatif ! Tout simplement !
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