samedi , 5 avril 2025

Shirley Souagnon: « Le Stand-Up, c’est parler de soi »

 

Dans le cadre du printemps du Rire à Toulouse, Shirley Souagnon se produira le vendredi 12 avril à la salle Nougaro. Du petit écran aux grosses scènes, Shirley Souagnon a su gravir les étapes notamment en passant par On n'demande qu'à en rire, pour parvenir à monter son propre spectacle "Sketch-Up". C'est ce même spectacle qui sera présenté sur la scène de la salle Nougaro.

 

Comment as-tu découvert le Stand-Up ?

Je l’ai découvert après avoir commencé l’humour. J’en faisais sans le savoir. Le Stand-Up c’est parler de soi, on reste naturel, j’ai toujours fait ça. On ne joue pas un jeu.

Quand as-tu pris conscience que tu voulais devenir humoriste ?

Déjà toute gamine j’ai joué dans des téléfilms (ndlr : Navarro entre autre). J’aime rire tout le temps et plus particulièrement des choses dont il ne faut pas. J’ai fait du théâtre à 18 ans et même pendant des drames, je ne pouvais pas m’empêcher de rechercher la complicité des spectateurs, en leur faisant des clins d’œil, etc… Du coup, je me suis lancé dans l’écriture de sketchs.

Quels sont tes idoles ou les gens qui t’ont inspirés ? Plutôt Français ou Américains ?

Il y a plein de gens qui m’ont inspirés. Muriel Robin entre autre, j’aime son jeu avec ses silences, ses ruptures, elle a une vraie nature comique. Jamel Debbouze m’a beaucoup inspiré aussi. Il a apporté de la nouveauté. C’était le premier humoriste à s’en « battre les couilles »,…on pouvait croire que tout était de l’improvisation alors que pas du tout. Jamel a amené un renouveau dans l’humour, il a fait évoluer le métier. Chez les américains j’aime bien Wanda Sycks, c’est une femme black comme moi. Sinon j’aime bien Chris Rock et Louis C.K.

Tu as vécu aux Etats-Unis, comment cela t’inspire dans ta façon d’aborder l’humour ?

Je n’avais pas commencé l’humour quand je vivais là-bas, je m’inspire de mes flashbacks. Je parle du Texas. J’y ai vécu et les gens y sont vraiment « too much ».Dans la famille où j’étais on me proposait du « chicken » dès le réveil, quand je dis « chicken » ça ressemble au KFC. J’ai fait pas mal de sketchs sur les Etats-Unis mais c’est plus pour montrer la différence entre nos deux cultures qui est frappante.

Que vit-on/voit-on dans ton spectacle ?

Moi, déjà ! Beaucoup moi ! On apprend à me connaître car on ne me connaît pas vraiment. On apprend que je suis une fille, c’est drôle mais parfois les gens se disent « regarde le petit bonhomme sur l’affiche il a l’air sympa »(rires). On en apprend sur mon nom, Souagnon, j’ai pas eu le choix mais j’aurai préféré un nom qui ressemble moins à un nom de fromage de chèvre (rires) . Une thématique qui revient est aussi le passage de l’adolescence à l’âge adulte, j’ai 26 ans et je l’ai bien vécu.

Quels sont les sujets qui te tiennent à cœur?

Tous mes sujets me tiennent à cœur. Je parle beaucoup de la différence entre les riches et les pauvres. J’en rigole beaucoup, la vie ressemble à un jeu quand on est pauvre, tout devient un défi à relever.

Quelle expérience gardes tu de ton passage à « On n’demande qu’à en rire » ?

C’était une sacrée expérience. C’était compliqué il fallait écrire un texte en 3 jours au lieu de 3 mois. J’ai essayé de faire du Stand-Up, d’avoir une complicité naturelle avec le public. Dans les textes je ne gardais que les « punchs ». Il y avait une pression monstre pour écrire tout à la va vite. Ca permet de pas mal gagner en dextérité et en flexibilité, ça m’aide aujourd’hui pour la radio (ndlr : Shirley est chroniqueuse dans l’émission Samedi Roumanoff sur Europe1). Passé dans une émission ça change aussi la vie, maintenant on m’aborde dans la rue en me disant « ta note est de 14 » (rires).

Tu es passé sur le petit écran dans ta jeunesse, serais-tu intéressée par le fait d’être actrice ?

Le cinéma ça me plairait mais je me concentre d’abord sur l’humour, j’apprends encore et j’apprendrais toujours. Je prends mon temps. Je suis pas mal pris avec l’écriture de mes sketchs, c’est dur d’être sur un autre scénario en même temps. J’ai des propositions mais j’attends.

Tu es engagée dans l’humanitaire, comment cela s’est-il passé ?

Je suis marraine pour l’AMREF, une ONG centre-africaine. Plus jeune j’ai bossé pour des OMG dans la rue pendant 6 mois. Je faisais des campagnes de sensibilisation, de parrainage, etc… Quand on m’a demandé pour l’AMREF j’ai accepté car ce sont des Africains qui apportent des solutions aux Africains.  On impose pas nos choix comme le font d’autres ONG. C’est une ONG intéressante avec plusieurs sièges et plusieurs collaborations, ils font les choix qui sont bons pour eux. La santé c’est la base, on essaye de mettre en place des sanitaires ou d’aider les femmes pour qu’elles reçoivent des soins après les accouchements. On veut trouver l’argent pour les former dans les villages. On est en train de réaliser des vidéos pastilles d’une minute d’humour noir pour l’association, il y aura pas mal d’humoristes et d’artistes dessus. On utilise l’humour noir pour briser les codes habituels des ONG qui font des vidéos tristes.

 

Shirley Souagnon "Sketch-Up"
Le 12 avril à 20h30 à la Salle Nougaro.

Réservez vos places ici.

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