Le chanteur Tété sera de retour à Toulouse ce 8 décembre au Métronum avec les Chroniques de Pierrot Lunaire. Le musicien revient avec nous sur ce nouvel album. Rencontre.
Flashback : guitariste passionné depuis l’adolescence, Tété sort son premier album, L’air de rien, en 2001. Deux ans plus tard, c’est la consécration avec À la Faveur de l’Automne. Depuis, il ne s’est jamais arrêté ni de tourner, ni de composer, pour lui ou pour les autres (de Gaël Faure à Fréro Delavega.). Il s’illustre même à la télévision avec André Manoukian dans l’émission Tété ou Dédé. Son dernier opus en date, Nu Là-Bas (2013), était aussi personnel que pop.
Au début de l’année 2016, Tété crée la surprise en entreprenant une série de dates à la Java à Paris et une tournée Solo Sans Sono seul avec ses guitares en médiathèques à travers toute la France, afin de faire « vraiment sonner sa voix, au naturel ». Le public ne serait-il pas le meilleur juge ? Au vu de l’accueil chaleureux qui lui fut réservé, Tété a alors entrepris de mettre la touche finale aux Chroniques de Pierrot Lunaire. A la rentrée 2016, Tété revient donc avec son nouvel album, un bijou tout simplement. Rencontre avec l’artiste avant son passage par le Metronum de Toulouse.
Comment allez-vous ? Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de présenter les Chroniques de Pierrot Lunaire sur la scène du Metronum de Toulouse le 8 décembre ?
Ravis. Il y a beaucoup d’amour dans cette tournée. Je suis dans une rencontre permanente depuis deux ans. Je travaille les titres dans des salles intimes et c’est actuellement le prolongement de cette tournée intimiste. Sans enjeu sinon de raconter l’histoire d’un homme qui change son regard sur la violence de la réalité.
Sur scène, seras tu comme lors de la tournée précédente en solo ?
Non, un bassiste m’accompagne sur les dates des Chroniques. Ce qui est chouette est de garder les morceaux dans le sens le plus direct, et être dans l’interaction. Musicalement, il y a un besoin l’un de l’autre pour finir des performances intenses. Cette tournée est unique. Les gens me permettent de leur offrir ça. Le côté intimiste me permet de repartir avec le regard de chacun. Une condition de mon épanouissement.
Comment est née l’idée de cet album ?
Quelques chansons existaient depuis un petit moment et abordaient un côté réel et absurde, une sorte de va et vient. Là est né l’idée de Pierrot Lunaire, et du fait de changer son regard sur les choses qui nous entourent. J’avais la mélancolique et le fait de vouloir retrouver un regard d’enfant que parfois on n’oublie. On ne s’autorise plus aujourd’hui la flânerie. Tout est plus collectif, moins singulier, on est tous pressé, il y a une urgence dans notre époque qui ne nous permet pas d’être soi-même. Et, on a de plus en plus ce besoin-là.
Tu parles de retrouver son regard d’enfant. N’est-ce pas là la définition d’un artiste ?
Avoir un regard d’enfant, c’est la capacité de se projeter. Quelque part, on est des enfants, on est à l’écoute de cette mélodie intérieure. Je suis toujours surpris par cette énergie qui me permet de continuer à faire des sons et à écrire des textes.
Pour cet excellent album, on a un son plus dépouillé musicalement se rapprochant des débuts, du folk ou encore du blues. Qu’est ce qui a dictée cette direction artistique là ?
En sortant du précédent album, j’avais envie de simplicité. Je suis donc parti à l’étranger avec ma guitare sous le bras. J’ai pu être moi, aller à la découverte des gens. L’avantage d’une telle tournée, c’est que tu n’as pas de décors, tu as juste à te pointer quelques heures avant le début du concert. Le reste du temps, tu peux te permettre de visiter, d’interagir avec les gens. En groupe, tu interagis avec ton équipe. Se perdre dans un pays est le meilleur moyen, si ce n’est le mien, de grandir. Cela m’a nourri avant tout humainement. J’ai voulu le transposer sur scène.
En transposant cette simplicité sur scène, le public était au rendez-vous ?
Tout à fait, et ce fut un plaisir. Il y a eu lors de cette tournée acoustique un sondage sur ma page Facebook pour savoir quels sont les titres que les gens voulaient que je joue. J’aime bien l’idée de rentrer dans un concert par une chanson qu’on aime. C’est une porte d’entrée sur le reste de ma musique.
Dans l’album, il y a un sublime blues avec Le Soleil de Minuit, un peu de Brassens dans Costaud ou encore le très Rolling Stones L’Amour à nos chevets. Ce sont des influences pour toi ?
Merci pour le compliment. J’ai eu la chance de tourner à l’étranger et rencontrer des guitaristes anglo-saxons. Le temps de digérer les influences, avec le temps j’ai su que la simplicité du blues me parlait. Quand à Brassens, c’est un classique de mon répertoire. Quand je commence un album j’écoute du Brassens comme je relis du Molière pour les Alexandrins. J’arrive ainsi affûte sur l’album à venir.
Qu’est ce qui y a de Pierrot dans Tété et de Tété dans Pierrot ?
Le regard mélancolique. LA contemplation comme dans le premier album. Je me situe au milieu. Difficile d’être soi, il faut accepter sa vulnérabilité et plus rien ne peut vous arriver. On a tous en nous un faux rêveur, il faut le réveiller.
TÉTÉ
JEUDI 08 DÉCEMBRE 2016 à 20H00
LE METRONUM de TOULOUSE
Réservations : 05 62 73 44 77 – www.bleucitron.net