Dans un contexte difficile, et après une défaite à Montpellier, Damien Kabengele revient sur la période noire du Toulouse Handball, la fin de saison et le match de Coupe de France contre Ivry : interview sans concession.
La semaine dernière, la défaite contre Montpellier a ajouté un peu plus de doute même si elle était prévisible. Quel analyse portes-tu sur cette rencontre ?
On ne prévoit jamais de perdre quand on est joueur de haut niveau. On a perdu celui ci face à une grande équipe de Montpellier, mais il y a eu quelques petites choses positives. On a eu plus de concentration et de discipline dans les 45 premières minutes de la rencontre. Par la suite, on a pu voir nos lacunes. Si on arrive à reproduire ces 45 minutes contre un adversaire direct, on sera dans la bonne direction. Pour l'instant, il faut travailler.
Vous avez tenu le score avant d'exploser. Ce n'est pas la première fois de la saison que vous connaissez une baisse de régime…
C'est un problème récurrent notamment le manque de discipline et de concentration. On n'a plus écouté les consignes du coach qui nous demandait d'être plus compact en défense, et surtout on devait être plus incisif. On a joué plus latéral donc sans prise de risques et sans vitesse. Et puis les pertes de balles contre Montpellier c'est le risque de prendre plus de buts. Gagner et tout le bordel, c'était plus ou moins dans la logique sportive. Mais on a tenu le bon bout. Peu importe le score, on est dans la bonne direction.
On va évoquer aussi le départ de Raphaël Geslan du poste d'entraineur, remplacé provisoirement par Joël Da Silva. C'est une période très difficile pour le club, t'en penses quoi ?
Je n'ai pas vraiment envie de m'éterniser dessus. La direction a joué son rôle en limogeant Raphaël mais ça ne me regarde pas trop. Moi, je me concentre sur le terrain. Certains ont pris une part active à ça . Cela m'embête. A partir de là, on doit savoir nous, joueurs, rebondir. On doit clairement nous bouger pour sortir de cette phase. On a un rôle primordial.
Comment c'est passé le premier match de Joël Da Silva à la tête de l'équipe contre Montpellier?
Joël est là pour le moment, il a réussi à travers les mots et le discours à nous faire faire de bonnes choses. Cela présage de bonnes opportunités pour la suite de notre saison.
Vous êtes juste devant la zone rouge, on est loin des objectifs du début de saison. Es-tu un peu déçu ?
Faut tout regarder dans sa globalité. On a commencé par deux victoires puis les blessures se sont enchainées. Ça a mis du sable dans la mécanique. Aujourd'hui on a récupéré une partie des blessés, on a fait match nul contre Dijon. Certes on a pris qu'un point, mais c'est le plus important. On continue d'avancer. On est en 12e position, à deux points du 10e. Là, on repart sur les matchs retours. En sport de haut niveau, tout peut aller très vite. On en reparlera en fin de saison car il y aura d'ici là plein d'imprévus.
La prochaine rencontre oppose le THB à Ivry en Coupe de France. C'est un enjeu important pour vous ?
C'est une équipe à notre portée. La possibilité de jouer contre Ivry peut nous permettre d'affiner un ascendant psychologique en vue du match retour en championnat. Repartir avec une victoire, en plus de la qualification, cela permettrait de travailler encore plus fort. Personnellement, me dire qu'on peut gagner ça m'intéresse, notamment pour progresser.
Après des blessures difficiles en début de saison, comment te sens -tu ?
Ma fracture du peroné fut un vrai bordel. J'ai passé deux mois sans bouger, tu perds en masse musculaire très rapidement. On a bien travaillé depuis cette blessure pour revenir à un certain niveau. J'ai récupéré en densité musculaire comme en tonicité. J'ai encore des douleurs à la cheville, on m'en avait parlé avant et donc je fais avec. Je suis relativement de mieux en mieux.
Au final, dans ces périodes difficiles, entre les blessures et les contre performances, on se pose des questions, non ?
Tu réfléchis, c'est certain. Pour marquer mon envie, je me suis rasé les cheveux aujourd'hui. Sinon, oui on réfléchit mais après notre vrai travail c'est sur le terrain. Il faut retranscrire le travail de la semaine le weekend. On a un peu oublié le plaisir à Toulouse ces derniers temps. Mais maintenant, les joueurs ont pris conscience que le club a fait son travail, il faut que les joueurs prennent leurs responsabilités. Car pour l'instant, on est bien dans la merde.