Dans le cadre de la semaine du Rock proposé par Progrès Son, Bruning Heads, Dirty Fonzy et Charly Fiasco seront ce mercredi 18 mars sur la scène du Metronum de Toulouse. Rencontre avec Jean-Benoit du groupe Burning Heads.
Fondé en 1988, les «Burning» originaire d'Orléans, est un groupe de punk rock fortement influencé par le hardcore mélodique californien. Bientôt 25 Ans entre la sortie du premier Ep et "Choose Your trap" le nouveau album sorti en décembre 2014, puissant groupe de scène, particulièrement frais et dégageant une énergie communicative. Avant leur passage au Metronum ce mercredi soir, rencontre avec le bassiste du groupe, Jean-Benoit. Il revient sur l'aventure au sein de la formation, sur le dernier album et sur l'état du rock en France.
Nouvelle tournée, un passage au Metronum de Toulouse ce mercredi. Dans quel état d'esprit es-tu ?
C'est le tout début de la tournée, donc on est très excité d'amorcer ces quelques dates. On va enchaîner une dizaine de dates, dont une semaine en Espagne, consécutivement. Puis, assez heureux de retrouver Toulouse avec des groupes comme Dirty Fonzy et Charly Fiasco. On joue souvent avec eux sur scène, dans des festivals ou des co-plateaux. Bref, c'est surtout de l'excitation et peu d'appréhension. Depuis le temps qu'on tourne, l'appréhension n'existe plus. Là, on a envie d'y aller et tout donner.
Depuis le nombre d'année de scène, que représente les concerts pour vous ?
La scène nous fait vivre. Nous anime ! On fait des albums pour essentiellement monter sur scène. L'album est un prétexte à jouer ensemble sur une scène. C'est de là qu'on dégage notre énergie. On a besoin d'un format disque pour toujours proposer quelque chose de nouveau aux spectateurs et créer des tournées avec la finalité de rencontrer notre public qui est de plus en plus large. La scène est donc l'étape clé de la vie de notre groupe.
Cela fait 25 ans que vous êtes sur le devant de la scène sans médiatisation. Comment arrive-t-on à rester et continuer ainsi ?
Rester sur le devant de la scène, je sais pas. Il y a des hauts et des bas, comme dans beaucoup de groupes. Puis tout dépend des modes. Tout dépend de ce qui passe en radio. Mais c'est les concerts qui nous maintiennent debout. Il n'y a rien de plus plaisant que de jouer. Cette émotion forte, ce contact et ce ressenti immédiat avec le public. Voilà le secret, si je peux m'exprimer ainsi.
Et la non médiatisation du groupe est-elle un problème ?
On est un groupe de punk rock. A part les américains, c'est très difficile de passer en radio. On ne cherche pas la reconnaissance en même temps. On cherche à jouer et être fidèle à ce qu'on est. Si on avait voulu faire de la soupe pour la radio, je pense qu'on aurait choisi une autre direction artistique.
Un nouvel album « Choose your Trap ». Comment le décrirais-tu ?
C'est difficile à dire. Je n'ai pas beaucoup de recul dessus autant sur l'objet disque que sur la musique qu'on fait. Je sais que je l'adore à titre personnel. Il est complet, très différent dans les musiques. Puis, c'est assez cool d'avoir eu la chance de faire un double album depuis le temps qu'on voulait en réaliser un de ce type. Il y a du punk, du rock, du reggae…un mélange propre à notre histoire.
D'ailleurs, comment est arrivé le Reggae dans votre musique ?
Assez logiquement. Dans l'histoire du punk rock, le reggae et notre musique sont liés. Dans les ghettos anglais comme aux USA, l'influence du reggae est très forte depuis le début du punk. C'est un métissage assez logique et donc une ouverture qu'on devait prendre pour notre musique.
Comment se passe le processus de création au sein du groupe ?
On part d'une mélodie ou d'un rythme. On arrive, on propose aux autres ce qu'on souhaite faire, si ça fonctionne on continue, sinon on remballe directement. De tout façon, soit c'est approuvé par tous soit on passe à autre chose. On pose ensuite les textes. Il est très rare que l'inverse se produise.
Vous vous interdisez des thématiques ? Ou y a-t-il des thèmes dont vous n'arrivez pas à évoquer en musique ?
Je ne pense pas qu'on s'interdise des thématiques. Par contre, on a essayé d'écrire en français. On a pas été très emballé par le résultat. On n'arrivait pas à ressentir, à faire ressentir, les choses. On a arrêté très vite.
Un album hommage à Burning Heads est sorti. Quel sensation cela procure d'être repris par d'autres groupes ?
Au début, je me suis dit : « On n'est pas mort, ça ne va pas la tête ». En découvrant les groupes, la façon dont l'album a été conçu, j'ai trouvé cela assez émouvant. C'est drôle comme émotion. C'est assez puissant. En même temps, ça me touche différemment, au début du moins, que le reste du groupe. Car c'est les titres du premier album qui sont repris, et je suis arrivé seulement pour le second opus. Mais ce qui me touche, c'est l hommage fait au 25 ans de carrière du groupe; je suis touché et fier d'avoir participer à un groupe dont la jeune scène reprend les morceaux.
Tu parles de jeune scène. Que penses-tu de l'état du rock français actuellement ?
Je trouve qu'il y a pas mal de bons groupes actuellement. Le niveau est très élevé. Enfin, les groupes qu'on croise sur la route. Après il est très difficile pour eux d'avoir des dates, de faire des tournées. Nous, on n'a pas l'impression d'avoir ce problème. On a la chance car on est des vieux de la vieille et qu'on a une bonne estime du public et des programmateurs.
Et pourquoi pas aider ces groupes d'une autre manière ?
On le fait de temps en temps avec des tournées communes. On tourne beaucoup avec d'autres groupes mais pas forcement plus jeune en tout cas. Après, malheureusement, on n'a pas trop d'influence sur les premières parties des soirées.
Enfin, la suite c'est quoi ?
Donc dix jours consécutifs de concerts dont trois dates françaises puis nouvelle tournée en mai avec Rebel Assault et no Scientist, quelques festivals. On retrouvera la scène à l'automne. Tant qu'il y a l'envie on ne s'arrêtera pas. Si on se sent plus, il faut s'arrêter. Là, ce n'est pas encore le cas.
Avant le concert, venez au Metronum pour assister à une super conférence sur l'histoire du Punk-Rock avec Eric Tandy ! Début à 17h, gratuit dans la limite des places disponibles mais inscription obligatoire sur ressource.metronum@avant-mardi.com
Burning Heads + Charly Fiasco
Mercredi 18 mars à 19h30 au Metronum Toulouse