L’équipe fanion du Toulouse Olympique XIII a commencé sa présaison en vue de son entrée en League One voilà maintenant 1 mois. Une période charnière, marquée par un changement de dimension pour l’ensemble du club Olympien, comme l’explique Sylvain HOULES, l’entraîneur de cette formation impatiente de représenter la Ville Rose dans les compétitions Anglaises.
Dans cette interview grand format, l’ancien capitaine Bleu et Blanc balaie l’intégralité de l’actualité de son équipe : les retrouvailles avec ses joueurs, le bilan de ce premier mois de préparation, la suite du programme, et bien sûr son avis sur la nouvelle aventure dans laquelle le club Toulousain est maintenant lancée. Retrouvez tout ce qu’il y a à savoir sur le TO ici :
Sylvain, après plus de six mois de « sommeil », l’équipe fanion du TO XIII a repris du service il y a maintenant 1 mois. Comment se sont passées ces retrouvailles ?
Sylvain HOULES : Les retrouvailles se sont très bien passées. C’est vrai que 6 mois, c’est assez long, sans se voir, jouer au rugby, parler rugby. Nous avons pu constater que les gars étaient excités de se retrouver ensemble, de s’entraîner et prendre du plaisir. Je trouve que ça s’est très bien passé au vu du contexte car nous essayons de mettre en place une organisation et un système différents. Et pendant 6 mois, il y a des joueurs qui ne se sont pas trop entraînés, ce qui fait que les organismes ont souffert, ça a été plus compliqué pour certains. Mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits du travail accompli par les joueurs, de l’implication, de l’intensité, et je dirais même surpris parce que nous trouvons qu’il y a de la qualité dans le groupe, dans tout ce que nous faisons.
C’est un bonheur, ça fait maintenant un petit moment que nous le disons, mais nous n’avons pas trop changé l’équipe. C’est un bonheur d’être parmi ce groupe, de les entraîner, et de vivre maintenant 4 jours d’entraînement par semaine au milieu de cette équipe.Même pour nous le staff, nous n’avons pas chômé pendant ces 6 mois. Il a fallu que nous mettions en place une équipe Elite 1. Nous les avons lancés, aidés du mieux que nous pouvions pour préparer cette formation car elle est très importante dans notre structure. Nous voulons former des joueurs pour évoluer au plus haut niveau, c’est donc vraiment une étape importante dans le projet du club et nous ne voulions pas les laisser seuls.
Nous avons travaillé à cette mise en place puis sur la planification pour notre groupe : qu’est ce que nous allions faire ces premiers mois, de cette intersaison, le mois de décembre, de janvier, puis février. C’est la première fois dans l’histoire du club que nous avons 3 mois d’intersaison et je trouve que c’est un plus, une étape très importante pour une équipe de rugby à XIII pour faire progresser les joueurs athlétiquement, techniquement. C’est l’idéal, avec ensuite la préparation des matchs, des analyses, des tactiques.
C’est ce sur quoi nous nous acharnons, nous travaillons avec le staff en ce moment et je trouve que ça marche bien, nous avons déjà de très bons résultats au terme de ce premier mois.
Comment se passe la reprise de l’entraînement ?
Sylvain HOULES : Ça se passe bien. Nous nous sommes lancés dans un petit challenge de professionnaliser, de faire avancer encore plus la structure du club. J’ai donc un peu interrogé tous les joueurs, et surtout les pluriactifs, par rapport à la faisabilité de s’entraîner en milieu de journée, et j’ai vu qu’ils étaient tous à fond dans le projet, que ça les intéressait et que c’était donc faisable. Nous sommes donc lancés là-dedans, nous commençons les entraînements à 10h et nous finissons à 14h, avec l’entraînement terrain entre midi et 14h et je trouve que c’est vraiment une autre qualité en termes de travail, d’intensité. Les joueurs sont frais, c’est un autre mode d’entraînement et en plus, nous avons la chance d’avoir la météo avec nous : ça fait maintenant 4 semaines que nous avons le soleil tous les jours à Toulouse donc les gars viennent avec le sourire. C’est vraiment un bonus.
Nous nous sommes posés pas mal de questions, mais je trouve que nous réussissons ce challenge. Ce n’est pas le top pour tous les gars mais pour 90% d’entre eux, ça l’est. Il faut juste que nous gérions bien les autres, qu’ils fassent attention à eux, que ça ne les stresse pas trop et qu’ils arrivent à avoir de la qualité. Après, je pense que nous allons en tirer de gros avantages, surtout en terme de récupération car cette année, ça va être la clé avec les voyages, la répétition des matchs à haute intensité qu’il va falloir tenir sur toute la saison et surtout, avoir les joueurs à 100% pour toutes les rencontres. Je pense que nous allons tirer les bénéfices mais c’est surtout pour le développement du club que ce sera positif.
Après, en terme d’organisation, c’est vrai que même pour nous, le staff, c’est différent, nous devons préparer les séances la veille pour le lendemain mais nous en tirons aussi des bénéfices : ça nous permet de nous poser sur la séance que nous venons de faire, de débriefer, de parler de ce que nous pouvons améliorer, amener, pourquoi l’intensité, l’énergie n’était pas aussi bonne… Nous pouvons en tirer les leçons aussi pour ne pas faire les mêmes fautes les fois suivantes. On dit souvent que la nuit porte conseil et c’est vrai car parfois, nous réajustons notre séance le matin car nous avons eu une autre réflexion. Nous tournons vraiment du côté du professionnalisme, et c’est intéressant, pour tous les membres du staff, Christophe (TOUSTOU), Adam (INNES). Ça nous amène un peu plus de réflexion et de structure.
Quel bilan tires-tu de ce premier mois de pré-saison ?
Sylvain HOULES : Avec le staff, nous nous sommes fixés comme objectif essentiel d’améliorer athlétiquement nos joueurs. Nous voulons les rendre plus physiques, plus endurants, plus rapides, plus mobiles, et meilleurs techniquement. Nous avons fait beaucoup d’athlétisation le premier mois avec la musculation, la vitesse, l’endurance et je les trouve vraiment intéressants. Nous voyons déjà des corps changer, des muscles se dessiner, car Adam fait un gros travail là-dessus. Il est vraiment à la pointe, il fait des recherches, achète quelques petits gadgets pour mesurer la puissance, la force, etc et je trouve ça vraiment intéressant. Ce ne sont pas que des gadgets, nous sommes maintenant en train d’étudier nos joueurs à fond : nous voulons les connaitre et qu’ils se connaissent à la perfection, essentiellement pour leur donner les outils qui leur permettront de s’améliorer et d’atteindre leurs objectifs.
L’effectif n’a pas trop changé donc le gros travail est là. Après, nous répétons tous nos schémas, pour que nous connaissions tout à la perfection, que nous utilisions le même langage. Nous voulons travailler dans les détails pour chercher à s’améliorer par rapport au style de rugby que nous jouions l’an dernier. Maintenant, nous allons chercher
des petites positions d’appui, de pieds, d’épaule, de placement de main etc, et je trouve que ça rend les séances et les entraînements très intéressants, pour nous et pour les joueurs, car nous sommes tout le temps en train de leur apporter des informations sur ce que nous attendons, et dans le même temps, nous voulons savoir ce qu’ils veulent faire et améliorer. Ça devient vraiment intéressant.
Mais, nous n’en sommes qu’à un mois, il nous en reste deux. Je pense que nous allons avoir de très bons résultats, de grosses performances, en termes d’athlétisme, de test. Je pense qu’Adam va être fier de ses gars.
Quel est la suite du programme ?
Sylvain HOULES : Nous donnons aux joueurs quelques jours pour qu’ils soufflent, car les quatre semaines ont été très intenses, nous sommes arrivés à ce point de rupture où la fatigue s’accumule dans les jambes. Ils vont donc souffler, passer les fêtes tranquillement en famille et nous reviendrons à l’entraînement dès le 4 janvier.
A partir de là, nous allons passer sur l’explosivité, la tonicité et la vitesse pure. Nous voulons mettre vraiment l’accent là-dessus, bouger vite et sur 5 mètres, nous voulons vraiment être explosif. C’est notre base, nous voulons prendre nos adversaires de vitesse. Nous allons changer le programme dans ce sens et continuer à améliorer notre ligne de défense, où il y a encore du travail. Les quatre prochaines semaines, au mois de janvier, seront axées là-dessus.
Ensuite, nous aurons une nouvelle petite coupure où nous emmenons les gars en stage en Marrakech. L’idée, c’est de les sortir du contexte de l’hiver en janvier, de les amener au soleil et de se retrouver après deux mois d’entraînements difficiles dans un environnement différent, où pratiquement personne n’est déjà allé, et se retrouver ensemble, où nous n’avons aucune connaissance et créer encore un lien entre les joueurs, le staff, et l’encadrement du club.
Enfin, au mois de février, j’espère un match amical, mais ce n’est pas évident pour le moment de trouver une équipe qui veuille jouer car tout le monde, que ce soit Championship, Super League ou Elite 1, sera en compétition à ce moment là. Ce n’est pas évident mais j’aimerais que nous en trouvions pour, vu que nous commençons par un match de Challenge Cup fin février, mettre l’accent sur cette compétition. Je veux que nous passions des tours, que nous allions le plus loin possible, rencontrer des équipes de Championship, de Super League, que nous nous testions pour savoir où nous en sommes. Il est donc important que nous ne manquions pas ce premier rendez-vous et pour bien se préparer à cela, il nous faut un match amical.
Pour terminer, un mot sur cette nouvelle aventure dans laquelle est lancée le TO ?
Sylvain HOULES : Je pense que c’est la meilleure des décisions qui soit pour le club. Nous étions dans une bonne dynamique, l’ensemble du club est dans une bonne situation, que ce soit dans les bureaux, le sportif, les joueurs, les bénévoles, les supporters, il me semble donc que c’était le bon moment pour rentrer dans ce championnat anglais.
Alors, nous aurions peut être pu espérer mieux mais je trouve que rentrer en League One avec ce nouveau système, c’est excellent. Ça nous permet de voir où nous allons, de s’améliorer, de franchir une étape par rapport au Championnat de France Elite 1 et de voir comment nous gérons tous les changements : les déplacements, les organisations, les changements des entraînements en journée. Puis, nous allons nous tester contre les Anglais et je pense que ça va être très excitant.
Pour ce que nous avons vu des matchs de League One de l’an dernier, c’est un niveau assez intéressant sur le haut du tableau. C’est le système anglais, physique, qui cherche à compléter un maximum de chaînes, de taper et de forcer les erreurs après dans notre camp et c’est là qu’ils commencent à attaquer. Ça va donc faire des matches assez intenses parce qu’ils voudront toujours remporter ce bras de fer et utiliser leur puissance. Ce sera une opposition de style puisque nous, nous voudrons les prendre de vitesse, nous voulons créer, jouer où il y a le plus d’espace avec un surnombre. Nous verrons comment nous allons réagir et comment eux vont se réajuster.
Les joueurs aussi sont vraiment excités de changer d’environnement, et de voir ce que nous allons faire. Comme je leur dis, c’est vrai que nous rentrons par la petite porte mais si nous sommes bons sur le terrain, dans les bureaux, que tout le Club travaille dans le même sens, nous pouvons le faire. Nous avons un petit pied en Super League, maintenant, c’est à nous à travailler dur pour y arriver, la route ne va pas être facile, va être longue et dure mais à nous de faire ce qu’il faut, et nous y arriverons.
Sylvain HOULES, entraîneur de l'équipe fanion du TO XIII – Crédit Anthony MONOD