lundi , 10 mars 2025

Toulouse. Pascal Légitimus : « Le plus important reste le lien avec le public »

 

L'ex-Inconnu Pascal Légitimus sera sur la scène du Casino Barrière la semaine prochaine. En marge du Printemps du Rire, l'homme évoque avec nous son premier one man show, son histoire et…le retour des Inconnus au cinéma.
 
Il se présente simplement :"Je suis Pascal Légitimus l'Inconnu, connu et reconnu, c'est vrai : mais me connaissez-vous vraiment ?» Avec un tel intitulé, l'humoriste se dévoilera sur la scène du Casino Barrière de Toulouse avec son premier Alone Man Show. Rencontre avec un homme de conviction, de passion et enfin seul.
 
Pourquoi avoir attendu autant de temps pour se lancer seul sur scène ?
Comme pour chaque projet, il faut du temps avant de se lancer. Une question de maturité. Ce n'est pas à trois ans que t'essayes de passer ton bac, mais à 18. Je suis d'abord un acteur, et le travail avec les autres m’est primordial. Puis personnellement, il fallait que j’aie réellement quelque chose à dire avant de prendre le temps de construire ce spectacle. 
 
Comment est né ce spectacle ?
Grâce à une photo de mariage de mes parents. J'avais beaucoup de travail avant de me lancer dans cette aventure, et je voulais prendre le temps jusqu'au jour où j'ai vu la photo de mes parents sur la cheminée. Il y a un véritable message d'amour entre deux cultures. Ma mère est arménienne et mon père antillais. C'était très rare à l'époque. Il y avait énormément de contraintes, de racisme…je voulais utiliser cet axe comme un témoin de ce passé. Cela me permet de parler de religion, de relations sociales, de racisme, d'amour, avec un axe bien précis que fut ma vie.
 
C'était donc le bon moment ?
Tout à fait, le bon moment. Après trois ans avec Mathilda May dans une pièce (NDRL : Plus si affinités), et avant de retrouver l'aventure Les Inconnus, j'avais du temps. Je me suis dit, c'est pour maintenant. Et puis, j'ai pris des notes pendant pas mal de temps, notes qui m'ont permis de construire quelque chose sur cette double culture. Une culture où un samedi, tu danses le zouk, et le samedi suivant une danse folklorique.

Le contexte est aussi favorable pour ce genre de sujet ?
C'est le hasard. Le spectacle tourne l'année d'anniversaire de la naissance de l’Arménie, et on est dans l'ère Obama, un métis comme moi. Je pense qu'il y a 15 ou 20 ans, le public n'aurait pas eu les références. Le métissage est partout : dans la culture, dans les origines, dans la nourriture comme le sucré-salé. Les gens sont assez demandeurs après mes spectacles. Un arménien marié avec une chinoise est venu me voir après un spectacle pour me dire que je l'avais fait marrer. Mission accomplie.
 
L'écriture d'un one man show semble plus dure ?
C'est très long. Il faut un temps de gestation, soit plus d'un an de travail autour du spectacle, avant que le bébé naisse dans de bonnes conditions. Après, j'ai déjà plus de 100 dates dans les pattes, mais les gens qui l'ont vu il y a un an verront un nouveau spectacle à 30%. L'avantage est de pouvoir varier les formules, redynamiser des passages et faire des vannes plus fortes ou plus adoucies. C'est un spectacle total avec de la danse, de la musique, de la vidéo. Je n'aime pas trop lever le voile dessus car les gens doivent être surpris et ne pas savoir de quoi est fait le spectacle. Au final, ils en sortent ravis.
 
C'est aussi un exercice pas si nouveau pour vous, puisque vous avez déjà mis en scène pas mal d'humoristes…
J'ai écrit pour plein de gens. Mais là, je me demandais comment les gens allaient réagir. Pour Florence Foresti, Jamel , Gad Elmaleh, Dany Boon, le public connait leur humour et leur travail. Moi, c'est nouveau. Il y a un grand point d'interrogation autour de moi. Il n’y a pas beaucoup de médiatisation autour du spectacle, une restriction volontaire qui peut être un luxe dans mon cas. Même si cela se traduit par une grosse pression et peu de monde au début avant une montée en puissance. Je reçois de plus en plus de mail . C'est un spectacle qui laisse des traces J'ai la prétention de dire qu'il reste en mémoire.
 
Il y a de plus en plus de jeunes humoristes sur la scène française. Qu'en pensez-vous ?
Le plus difficile est de durer. Une carrière se fait sur 30 ans. La moitié n’existera plus d'ici 5/6 ans. Cela fait 37 ans que je fais ce métier, et je suis toujours là. Si je peux leur dire quelque chose, c'est de travailler. On sent chez certains que c'est un peu pris à la légère. Il faut fournir en continu dans ce métier. On peut aussi regretter que certains ne soient pas acteurs. Les ¾ balancent des vannes, donc se limitent dans l'évolution de leur métier.
 
Comment jugez-vous d'ailleurs votre évolution depuis vos débuts au Petit théâtre de Bouvard ?
J'ai toujours fait ce que j'ai envie de faire. J’ai fait les bons choix, je me suis fait plaisir, j'ai fait plaisir. Je crois que j'ai une carrière acceptable, recevable, avec beaucoup de prix et d'honneurs. Ce n'est pas le plus important. Le plus important reste le lien avec le public. Un lien que je garde malgré les hauts et les bas.
 

Qu'en est-il de Pascal Légitimus réalisateur ?
Je ne suis pas forcé de réaliser. Je ne suis pas un réalisateur comme Tavernier. Quand j'ai des choses à dire je fais le nécessaire. En ce moment, j'ai deux scénarios qui trainent dans les tiroirs. J'attends de passer la vague Inconnus l'an prochain. Le moment venu, ce sera forcément une comédie, quelque chose d'universel. Comme le spectacle avec 1h30 d'humour et ¼ d'heures d'émotion. J'aime cette notion d'émotion dans l'humour. Comme pour Intouchables et Cloclo. Le public a besoin d'affection et de rire.
 
On ne peut pas éviter la question sur le retour des Inconnus. Sous quelle forme allez-vous revenir ?
On est en train d'écrire un film pour le printemps prochain. Après vous pouvez essayer mais je ne dirais rien, mais on sera bien de retour.
 

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Pascal Légitimus à Toulouse
Jeudi 22 mars à 20h30 au Casino Barrière de Toulouse

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