dimanche , 6 avril 2025

Weekend des Curiosités : Interview avec Antonin de Pony Pony Run Run

A l'occasion de son passage à Toulouse, nous avons fait la connaissance d'Antonin, aka monsieur « claviers » du groupe Pony Pony Run Run. Aux cotés de ses deux acolytes, Gaëtan et Amaël, il sera sur la scène du Bikini samedi 26 mai pour le Weekend des Curiosités.

Après la sortie de « We Need Pony Pony Run Run » en 2009, qui lui a valu la reconnaissance du public et de la profession, le groupe Nantais revient cette année avec un album éponyme. L'occasion de revenir sur l'histoire du groupe, ses influences et façons de travailler et d'en apprendre davantage sur ce nouvel opus.

Gaëtan, Amaël et toi avez fait les Beaux-Arts de Nantes avant de former Pony Pony Run Run. Qui de vous trois a eu à l'idée de former le groupe ?

C'est Gaëtan qui en a eu l'idée avec un autre pote, Samy, qui n'est plus là maintenant. Ensemble ils bricolaient des démos. Gaëtan et moi on s'est rencontré aux Beaux-Arts et c'est lui qui m'a proposé de jouer le sampler dans ce projet qui était déjà avancé, puisqu'il y avait aussi un batteur à cette époque. Amaël était déjà là à la basse. C'était en 2005-2006. Puis rapidement on a fait pas mal de répétitions et de concerts. On a aussi déposé pas mal de démos sur Myspace et sur Internet qui nous ont permis de trouver des dates.

Vous faisiez déjà de la musique chacun de votre côté avant de vous associer ?

Oui, on avait chacun un groupe et à peu près le même genre d'expérience. Adolescents, on avait tous eu des groupes de grunge, de rock californien. Puis on est passé par différents stades. Avec les Beaux-Arts, on a essayé une musique différente, plus instrumentale. On s'est ensuite tous retrouvé sur le fait de faire de la musique plus simple, plus directe.

Quels genres influencent vos compositions ?

On se retrouve vachement sur des influences style Weezer, qu'on écoutait quand on était ados, du rock californien avec des grosses guitares et des mélodies simples. Après ça s'est étoffé au fil des années, on y a injecté par la suite une musique plus synthétique. Gaëtan, il écoute plutôt de la musique électro, de la techno minimale, mais aussi des vieux trucs de rock. Après ce qu'on écoute n'est pas forcément audible dans nos concerts. Moi par exemple, j'écoute pas mal de bossa nova. Mais si t'enlèves la voix, quand t'écoutes nos instrumentations, on retrouve des choses assez étonnantes. Mais on n'a pas de références majeures, on ne se revendique pas non plus d'un mouvement ou d'une appartenance particulière.

Votre association avec le producteur Frédéric Lo (Daniel Darc, Alex Beaupain) a été déterminante pour la sortie de votre premier album. Comment s'est passée cette rencontre ?

Pour le premier album, en 2008, on beaucoup parlé avec les labels, sur ce qu'on voulait faire et ne pas faire. Frédéric Lo faisait parti de ce milieu là et on l'a donc connu comme ça. On a de suite accroché car on était sur la même longueur d'ondes. Il nous a fait écouté ce qu'il faisait et on avait la même vision de la pop. Il avait une façon de produire qui était assez classieuse. Il nous a fait écouté ce qu'il faisait avec Daniel Darc aussi. Même si on écoute pas beaucoup de musique française et que la voix est vachement mise en avant, les arrangements étaient super harmonieux. Avant on nous avait conseillé des producteurs qui faisaient plus de l'électro, de la dance, mais on voulait vraiment garder ce côté pop. Et dès la première rencontre, on a su qu'on voulait bosser avec lui. Mais c'est vrai que cette rencontre a été déterminante et nous a aidé pour la préparation des lives et du second album.

Après presque trois ans passés sur les routes, en tournée, vous aviez hâte de vous poser un peu en studio pour préparer ce nouvel album ?

Oui, car il y a plein de groupes qui font ça dans le bus un peu à la râche ou en balances. Nous, il faut vraiment qu'on soit dans un endroit clos, silencieux où on peut écouter ce que l'on fait, avec nos instruments, boites à rythmes et ordinateurs pour enregistrer. On a eu un peu plus de temps début 2011 pour se remettre à la composition, entre deux trois dates à l'étranger. C'était vraiment une libération, parce qu'on était content de faire des concerts mais au bout d'un moment, on sentait la frustration arriver et l'envie de faire de nouvelles compos. On avait plein d'idées en plus. Ca tombait bien aussi qu'on ait pas de dateline ni d'obligation.

Aucune collaboration extérieure n'apparait dans ce nouvel opus, d'où l'album éponyme ?

On peut l'expliquer comme cela oui. Mais, au moment de faire l'album, on avait éludé la question du titre, on s'était concentré sur la pochette, la typo et la photo. Et au moment de la voir, on s'est dit qu'il manquait quelque chose. Mais comme la pochette était déjà assez éloquente et que le nom du groupe prenait déjà suffisamment de place, on l'a donc laissé comme ça. Après c'est vrai que de se retrouver tous les trois, c'était une façon consciente de se dire qu'avec notre expérience avec Fred Lo et le live, on pouvait y arriver par nous-mêmes. A part le mec qui a mixé l'album, on est resté en petit comité.

Cet album semble plus proche d'une pop minimaliste, faisant plus de place au chant, vous vouliez un style plus épuré pour vos nouvelles compositions ?

C'est Gaëtan qui a produit, qui a fait le son, un peu comme à l'époque où on faisait des démos, et qui mettait déjà la voix en avant. Mais pour le coup, c'est le mixeur, Andrew Dawson, qui fait du hip hop en général, qui a fait ce choix là. Et ça nous plaisait car il y avait une vraie dynamique dans ses productions. Et puis avec le mix, il y a des effets qui accentuent cet aspect là.

Est-ce qu'il y aura des chansons de Pony Pony Run Run en français un jour ?

Ce n'est pas vraiment prévu. Il n'y a pas vraiment d'envie non plus, pour nous c'est instinctif de chanter en anglais. On a aussi cette formation là, c'est comme un instrument avec lequel on a l'habitude de travailler.

Vous serez à Toulouse samedi soir pour le Weekend des Curiosités en tant que tête d'affiche, qu'est-ce qui vous a séduit dans ce festival ?

On a choisi ce festival quand on a vu la prog. Les Naïve, ce sont des potes à nous, on se croise souvent. J'aime bien Juveniles aussi, même si je ne les connais pas. Ils sont peut-être un peu moins sur le devant de la scène, mais je pense qu'en live c'est hyper classe. Je trouve ça vraiment cool qu'on partage la scène avec ces groupes, ça a une cohérence. Après, c'est une pression différente quand t'es tête d'affiche, tu dois assurer ton poste, tu dois faire aussi bien, voire mieux que la première partie. On est aussi content de revenir à Toulouse, à chaque fois qu'on est venu, ça s'est super bien passé, surtout au Bikini.

Au fait, votre nom de scène ça vient d'où ?

Au début, dans le nom du groupe on voulait qu'il y ait « Pony » quelque chose, je sais plus pourquoi (rires). Après c'est Gaëtan qui a proposé ce nom-là. C'était aussi un peu dans l'air du temps d'avoir des noms à répétition à ce moment-là. Je pense aussi que c'était un peu l'idée de répétition et de rythme qui se trouvaient déjà dans le nom. Sinon à part le rythme et le côté un peu « comique », il n'y a pas d'interprétation. On est pas de grands fans de poneys ! (rires)

Crédits photo : Victor Picon

Pony Pony Run Run + Naive New Beaters + Juveniles
Samedi 26 mai à partir de 19h au Bikini
Tarifs : 28 /25 €

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